Points de vue
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10/03/2021
Ni dogme, ni solution toute faite en matière de vivant !
Quoiqu’on en dise, nos compatriotes sont attachés à leurs racines paysannes et aiment vraiment leurs agriculteurs. Malgré les messages anxiogènes véhiculés par certains, les Français n’ont pas peur du contenu de leurs assiettes et font confiance à celles et ceux qui travaillent dur pour produire leur alimentation.
Preuve en est le succès la semaine dernière de l’émission E=M6 qui n’a pas hésité à mettre à l’épreuve quelques idées préconçues sur les produits de nos fermes. Explications scientifiques et tests en laboratoire à l’appui, nous serons rassurés de voir qu’on ne retrouve pas le moindre résidu chimique dans cette baguette, plébiscitée par la majorité des goûteurs, et pourtant issue de l’agriculture conventionnelle. Qu’en termes de composition et de qualités nutritives, la tomate hors sol n’a rien à envier à sa voisine cultivée en pleine terre et pareil pour l’œuf, qu’il ait été pondu par une poule de plein air ou qu’il vienne d’un élevage classique.
Car rappelons-le : qu’ils soient issus de l’agriculture biologique, partisans de l’agriculture de conservation des sols ou qu’ils pratiquent des techniques conventionnelles, les agriculteurs sont des chefs d’entreprise à part entière. Ils sont hautement qualifiés et maîtrisent des technologies de pointe, et sont responsables de leurs décisions et de leurs actes. Le recours aux engrais et aux produits chimiques de synthèse est une réalité ; pour certains un choix technique ou une nécessité économique, avec toujours la volonté de mieux faire comme en témoignaient les agriculteurs interviewés dans l’émission de M6. D’autres préfèreront l’innovation génétique, ou mettront en œuvre des méthodes naturelles, peut-être moins productives. C’est une question de préférence. Il n’y a ni hiérarchie, ni dogme, ni de solution toute faite en matière de vivant. Il y a surtout beaucoup d’engagement et d’humilité, et de l’affectif aussi, comme on le voit entre l’éleveur et ses animaux.
En 1867, la Société des Agriculteurs de France se donnait pour mission de porter le progrès en agriculture. 154 ans plus tard, Agridées continue à accompagner les chefs d’entreprise et les décideurs agricoles du 21ème siècle en quête de solutions et de perspectives. Les émissions pédagogiques proposées ces derniers jours au grand public nous prouvent que les femmes et les hommes de nos campagnes sont capables de se remettre en question et de parler avec sincérité de leur quotidien. Les Français en redemandent, et nous aussi ! Ces images et ces mots font du bien, et plus que jamais je suis fier d’être agriculteur !
Charles Meaudre, Vice-président d’Agridées et chef d’entreprise agricole
