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01/12/2025
2e Carrefour de l’agrivoltaïsme : une filière à la croisée des chemins ?
Organisé le lundi 17 novembre 2025 par Enerplan et France Agrivoltaïsme, avec le soutien de la Fédération nationale ovine (FNO), le 2e carrefour de l’organisme a réuni des professionnels des secteurs de l’énergie et de l’agriculture, représentants institutionnels, scientifiques, juristes et think tank afin de dresser un bilan et des perspectives pour la filière agrivoltaïque un peu plus d’un an après la sortie de la Loi APER[1].
Après une introduction de Daniel Bour, président d’Enerplan sur le paradoxe entre un contexte politique complexe voire un « moratoire discret du photovoltaïque » et le grand dynamisme du secteur, Patrick Soury président de la FNO a souligné l’opportunité de l’agrivoltaïsme pour la filière ovine et le renouvellement des générations d’éleveurs et d’éleveuses, mais également les risques et la nécessité d’être vigilants pour la profession. Thierry Vergnaud co-président de France agrivoltaïsme a quant à lui évoqué le besoin de clarté politique nécessaire pour la filière agrivoltaïque dans un moment charnière, et la nécessité de renforcer le rôle des territoires et la place de l’agriculture dans les projets. (replay des 3 interventions ici).
La parole a ensuite été donnée à deux scientifiques de l’INRAE pour analyser les dernières données françaises et mondiales sur l’agrivoltaïsme. (replay des 2 interventions ici)
Pour Christian Dupraz, à partir de références récoltées dans le monde entier, le nouveau facteur à prendre en compte pour mesurer l’efficacité de l’agrivoltaïsme est le stress hydrique. Il propose des seuils régionalisés – donc différentiés – basés sur les risques climatiques aux stades clefs des cultures protégées qui définiraient des régions dans lesquelles la présence de l’agrivoltaïsme serait plus cohérente et répondrait aux critères de production agricole exigés par la loi APER.
Catherine Picon Cochard a ensuite présenté les réponses contrastées de l’agrivoltaïsme sur les prairies permanentes, notamment la tendance à la baisse de production de biomasse sous panneaux lorsque l’occupation est supérieure à 50 %. Elle a évoqué également l’amélioration de la qualité fourragère des plantes sous les panneaux (concentration de l’azote des plantes, qui s’adaptent en se concentrant sur leur tissus).
Deux tables rondes se sont ensuite succédées. La première, intitulée « Agrivoltaïsme: une filière contrariée mais pleine de possibles » a réuni Michel André, arboriculteur, Gabrielle Dufour, responsable Energie et Durabilité des systèmes à Agridées, Hermine Durand, sous-directrice du système électrique et des énergies renouvelables à la Direction générale de l’énergie et du Climat (DGEC) du ministère de la transition écologique, Maître Florian Ferjoux, du cabinet Gossement Avocats et Jean-Yves Heurtin, Agriculteur et administrateur à la Chambre d’agriculture France.
La seconde table ronde a concentré son attention sur les dynamiques et enjeux territoriaux « Comment les territoires peuvent porter l’agrivoltaïsme ? » et réunit Ugo Batel, responsable Energie de la coopérative Oxyane, Luc Jeannin, agriculteur et élu à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, Jean-Claude Pons, de l’association des maires de France, Camille Thomas responsable Manage Agri énergies chez Agrosolution et François Vannier, éleveur ovin.
Cédric Philibert ancien de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et auteur du livre « Climat, les énergies de l’espoir » a recontextualisé les productions agrivoltaïques et photovoltaïques produites par les agriculteurs dans une dynamique mondiale de décarbonation des énergies passant par l’électrification et la production indispensable d’énergies renouvelables.
Enfin, Olivier Daugers, co-président de France Agrivoltaisme a conclu cette journée qui s’est voulu constructive et tournée vers l’avenir.
[1] LOI n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables