3 questions à
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10/04/2020
Antoine Peeters, Vice-président de l’Association ACDV
Antoine Peeters est Directeur Général Adjoint du pôle de compétitivité Industrie et Agro Ressources (IAR), le pôle de la bioéconomie. Il est également Secrétaire Général de Protéines France (consortium d’entreprises visant à développer les protéines végétales et les nouvelles ressources) et Vice-Président de l’Association Chimie Du Végétal (ACDV).
1/ Le pôle IAR s’est engagé dans une adhésion croisée avec agridées en 2020. Pourquoi ?
Du côté d’IAR, c’était une évidence car agridées est le think tank français de référence pour les secteurs agricole, agro-alimentaire et agro-industriel. Il est important pour nous d’avoir cette connexion avec l’amont agricole, qui est le socle de la bioéconomie.
Par ailleurs, nous avons noué une relation étroite depuis longtemps déjà à travers notre participation à plusieurs groupes de travail et événements.
Sceller un véritable partenariat entre nos deux structures doit permettre à IAR de valoriser tout le travail intellectuel mené par agridées à travers la concrétisation de projets d’innovation menés à bien grâce à la qualité et au dynamisme de notre réseau. C’est la fertilisation croisée : chacun vient alimenter l’action et les forces de l’autre. Avec un objectif commun : démontrer que la bioéconomie et l’agriculture sont une des clefs du succès pour les transformations de l’industrie et la revitalisation de nos territoires, dans le cadre d’une agriculture tout à la fois productive et durable.
2/ Malgré la crise actuelle due au Covid-19, le Pôle reste actif. Comment maintenez-vous vos activités ?
Effectivement, dans ce contexte de crise sanitaire, toute l’équipe du Pôle reste mobilisée pour poursuivre sa mission au service du développement de ses adhérents et au service de la promotion de la bioéconomie. Comme beaucoup de structures, nous avons réorganisé notre fonctionnement même si nous travaillons déjà de manière particulièrement agile, nos 26 collaborateurs étant répartis sur nos 4 sites et certains à domicile. L’ensemble des collaborateurs est en télétravail et les réunions se tiennent à distance grâce à l’ensemble des solutions technologiques à notre disposition : visioconférence, conférence téléphonique… L’objectif est de rester innovant, c’est notre ADN. À titre d’exemple, à travers une « action confinement », nous proposons chaque jour à nos membres et à notre réseau des activités à leur service : échange sur des priorités d’innovation, webinar pour (re)découvrir les services d’IAR ou encore accès gratuit à certains de nos produits. Une manière de continuer à échanger et réseauter en mode 100 % digital. Et ça marche ! Ces sessions interactives affichent complets.
3/ Pour vous, la bioéconomie contribue à la réindustrialisation, à l’indépendance alimentaire et énergétique. Pouvez-vous nous expliquer comment ?
Réindustrialisation car la bioéconomie offre des opportunités de croissance et de création d’emplois non délocalisables. Elle contribue à renforcer la compétitivité de la France par la revitalisation des zones rurales.
Indépendance car la bioéconomie permet de réduire notre dépendance aux importations (tant les ressources fossiles que les ressources en biomasse). Sur le plan alimentaire, nous dépendons des terres et des ressources que nous cultivons sur nos propres territoires de manière durable. C’est une sécurité. Concernant l’énergie, nous sommes par exemple capables de produire localement un mix énergétique au service de nos activités : biocarburants, méthanisation, hydrogène vert… Plus globalement, l’ensemble des produits biosourcés que nous pouvons retrouver dans tant de secteurs – transport, bâtiment, peinture, détergence, etc. – et qui sont produits à partir du « pétrole vert local » que sont nos bioressources, contribuent à répondre aux grands défis de demain, tant environnementaux, que sociétaux et économiques. C’est tout le sens de notre engagement.