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3 questions à

Temps de lecture : 5 min

31/01/2018

Anne-Claire VIAL

Présidente de Sol et Civilisation

1/ Pourquoi avoir axé les débats de vos 26èmes Assises sur les rapports agriculture-société ?

Nous constatons comme beaucoup que les liens entre l’agriculture et le reste de la société devenue largement urbaine se sont distendus ces dernières années.  Nos modèles agricoles dit conventionnels sont régulièrement caricaturés, souvent incompris. Cette situation conduit parfois à des conflits dans nos territoires, et alimentent globalement un climat de défiance qui n’est bon pour personne. On entend alors souvent qu’il suffit de mieux communiquer, de mieux expliquer.  Nous faisons l’hypothèse que ce n’est qu’un aspect de la problématique. C’est ces éléments sous-jacents que nous voulions mettre en débat pour mieux envisager les voies d’une reconnexion positive.

2/ La philosophe Catherine Larrère, invitée de la première table-ronde, soulignait que le monde agricole apportait trop de réponses techniques à ces accusateurs. Que pensez-vous de ce constat ?

Ses propos montrent effectivement qu’il ne suffit de dire sa vérité pour mieux être compris. Elle montre bien que nous vivons, du fait entre autres de crises environnementales et sanitaires, une époque anxiogène. Comment nos modes de développement peuvent être vertueux et non pas destructeurs ? L’agriculture, principale interface entre l’homme et la nature, est aux premières loges de ce questionnement. Quel sens donnons-nous au progrès, quels projets peuvent nous réunir ? Les réponses ne peuvent être seulement techniques ou économiques. Il nous faut construire du sens ensemble.

3/ Quels sont les principaux enjeux pour de meilleurs relations agriculture-société ? Est-ce un débat franco-français ?

Nombreux intervenants des débats du 23 novembre dernier ont insisté sur le fait qu’il n’y aura pas une seule voie, une solution unique.  Les réponses seront diverses, du circuit court au circuit long, du local au global.  C’est déjà un premier enjeu d’accepter cette diversité et de ne pas opposer les modèles mais montrer leur complémentarité.  Il faut aussi pouvoir dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit et donc poursuivre les efforts de transparence. Mais il faudra aussi construire des forums où l’agriculture puisse s’inscrire dans des projets plus vastes, alimentaires ou énergétiques, économiques et sociaux. Il faudra sortir de l’affrontement manichéen, du participatif stérile mais activer de nouveaux modes de collaboration responsable.

Pour information, les actes vidéo de la journée du 23 novembre 2017 “Agriculture-société, je t’aime moi non plus, un new deal est il possible ? seront mis en ligne cette fin de semaine sur le site de Sol et civilisation