« Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les différentes lois » L’esprit des lois, Montesquieu
En ce début de XXIème siècle, l’humanité découvre avec effroi qu’elle a usé de pouvoirs de démiurges, et que l’utilisation sans réserve des énergies fossiles au service d’une population toujours plus nombreuse aura eu pour effet d’amorcer un changement climatique aux conséquences redoutables pour la vie sur terre. Le phénomène est sans précédent au regard de l’histoire du climat[1]. Les périodes de réchauffement et de glaciation se sont succédé tout au long des siècles et des millénaires en ne devant ces variations qu’au jeu des forces de l’univers. Or pour la première fois, c’est l’activité humaine qui a déclenché un processus de changement d’autant plus rapide que l’effet de serre qui en résulte répond à des lois exponentielles si rien n’est fait pour en corriger les causes. Voici que « la théorie des climats » développée jadis par Montesquieu est confrontée à un développement inattendu : jusqu’ici considéré comme facteur de mode de vie et des règles qui président à l’organisation sociale, le climat devient objet à part entière des lois visant à en corriger le cours.
Au seuil de l’été 2021, des phénomènes météorologiques exceptionnels frappent la planète. Chaleurs extrêmes au nord du continent américain, pluies diluviennes sur l’Europe rappellent s’il en était besoin que le réchauffement climatique s’accompagne de phénomènes qui bouleversent l’ordre des saisons, douceur inhabituelle des hivers, gels tardifs et modifications de la pluviométrie causant sécheresse ici et inondations ailleurs. C’est dans ce contexte que viennent de se succéder les initiatives ayant pour objet l’atténuation du changement climatique.
