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Temps de lecture : 3 min

24/10/2024

Climat : le Maroc prend soin de ses sols en déployant le semis direct

L’agriculture marocaine souffre du changement climatique, qui se manifeste depuis plusieurs années avec l’intensification des vagues de chaleur et la raréfaction de la ressource en eau (pluviométrie et réserves des barrages et des nappes souterraines en baisse).

Pour y faire face, le groupe OCP a lancé l’initiative Al Moutmir en 2018, portée par l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P) depuis 2022. Al Moutmir est aujourd’hui un service intégré de conseil agricole offert par l’UM6P et son Collège des Sciences de l’Agriculture et de l’Environnement. La Business Unit Al Moutmir offre différents services aux agriculteurs tels que des analyses de sol, des conseils de fertilisation sur mesure, des plateformes de recherche appliquée, de démonstration et de transfert de technologies, ou encore des formations et renforcement des capacités.

Les techniques de semis direct sont mises en avant, aux côtés de technologies simples de mécanisation agricole (mise à disposition de semoirs pour le semis direct notamment) et des pratiques régénératives de l’agriculture de conservation dans la plateforme Al Moutmir Explorer.

Ces actions sont en ligne avec l’objectif du ministère marocain de l’agriculture d’atteindre 1 million d’hectares en semis direct en 2030.

Depuis son lancement, ce programme a déjà donné des résultats encourageants chez les 28 500 agriculteurs suivis, dont plus de 4 300 ont pratiqué le semis direct sur 32 710 ha. De plus, 145 510 analyses de sols ont été réalisées sur une surface de 484 290 ha. Plus de 26 200 plateformes de démonstration ont été mises en place chez des agriculteurs, consistant en 2 parcelles : l’une avec un ICP (Integrated Crop Program) recommandé par l’équipe Al Moutmir et l’autre avec les pratiques habituelles de l’agriculteur. Sur toutes les parcelles en semis direct, et pour toutes les cultures, une augmentation de rendements a été observée et mesurée au niveau des plateformes de démonstration : elle était de 21 à 25 % pour les céréales et les légumineuses, de 19 à 22 % pour l’olivier et de 6 à 21 % pour les cultures maraîchères.

Zones cibles du programme semis direct :

Source : INRA Meknès https://mag.inrameknes.info/?p=3241

 

La séquestration du carbone dans les sols est également en hausse sur les parcelles suivies en semis direct. Cela est encourageant pour que les sols deviennent moins sensibles aux excès et manques d’eau ainsi qu’à l’érosion. Les études sur ce point portent sur la capacité des sols à stocker du carbone. Une cartographie des sols agricoles du Maroc selon leur potentiel de séquestration de carbone organique est en cours d’élaboration.

Cependant, le semis direct n’est qu’un des 3 piliers de l’agriculture de conservation des sols. L’allongement des rotations et les couverts végétaux sont les deux autres piliers. La diversification des assolements est également travaillée pour la mise en pratique du semis direct, avec 16 espèces testées (blé tendre, féverole, avoine, triticale, colza, tournesol en particulier). Les couverts végétaux sont plus difficiles à installer au Maroc, dans un contexte de sécheresse. Pour que les sols ne soient pas nus pendant l’été, les avancées agronomiques consistent plutôt à conserver les résidus de la culture précédente.