Entreprendre pour produire de la sève de bouleau

Dans le cadre de son travail d’ingénieur forestier, Jean de Falandre a accompagné il y a cinq ans un propriétaire forestier dans la gestion d’une parcelle de bouleaux située dans la Sarthe. Comme celui-ci ne souhaitait pas faire de coupe rase, ni d’éclaircie, ils ont eu l’idée de récolter et valoriser la sève de ces arbres. Très connue en Europe de l’Est, en Russie, en Scandinavie et dans les pays baltes, la sève de bouleau reste encore assez méconnue en France.

L’aventure de la récolte de la sève de bouleau a démarré sur une parcelle d’un demi-hectare en forêt d’Ecommoy, dans la Sarthe (72). Jean de Falandre a ensuite créé La Sève Française[1]  avec son associé Emeric Pillet, pour développer l’activité et proposer à d’autres propriétaires d’exploiter autrement leurs parcelles de bouleaux. En 2024, ce sont désormais plus de 150 000 litres de sève de bouleau qui ont été récoltés et vendus par La Sève Française. Désormais, cette sève est distribuée dans près de 2 000 magasins, et les associés travaillent avec plusieurs enseignes de la grande distribution et également avec des enseignes spécialisées.

Ce produit est réputé pour ses propriétés détoxifiantes et reminéralisantes. La montée de sève au printemps permet à l’arbre de puiser l’énergie suffisante pour faire apparaître ses premières feuilles. Par sa richesse en minéraux et oligo-éléments, elle aide à éliminer les toxines, renforce le système immunitaire et améliore la vitalité. Cela en fait un complément alimentaire naturel et bénéfique pour la santé, de plus en plus recherché.

Une convention d’exploitation est signée avec les propriétaires forestiers. Elle comporte l’engagement pour les associés de La Sève Française de leur reverser une partie des bénéfices pour l’entretien et la préservation des espaces forestiers. En récoltant la sève de bouleau, les associés garantissent le maintien des écosystèmes forestiers, évitant notamment que ces parcelles soient coupées à ras ou transformées en monoculture résineuse. Une alternative économiquement viable pour les propriétaires forestiers soucieux de préserver la richesse environnementale des parcelles.

La Revue Agridées consacrera un article plus détaillé dans son numéro 257.

[1] https://lasevefrancaise.fr/decouvrez-notre-aventure-en-image