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Temps de lecture : 3 min

03/11/2025

La lutte contre la précarité alimentaire à la une

Les journées internationales dédiées aux grandes causes de l’humanité se succèdent en cet automne en cernant le sujet de la précarité alimentaire et des remèdes pour la combattre.

Chaque année, le 16 octobre, la Journée internationale de l’alimentation rappelle le rôle essentiel de l’agriculture et le droit de chacun à accéder à une alimentation suffisante pour couvrir ses besoins. Cette année, l’événement coïncidait avec la célébration du 80e anniversaire de la création de la FAO. Cette agence spécialisée des Nations Unies pour l’agriculture déplore qu’il y ait encore 673 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, tandis que par ailleurs les déséquilibres alimentaires génèrent une augmentation inquiétante du taux d’obésité.

Le 17 octobre il s’agissait, sous l’égide des Nations Unies, de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Selon les estimations de l’ONU, 7 % de la population mondiale, soit environ 575 millions de personnes, pourraient encore se trouver en situation d’extrême pauvreté d’ici 2030, c’est-à-dire disposant de moins de 2,15 dollars US par habitant et par jour, en parité de pouvoir d’achat de 2017, pour survivre. Qu’il s’agisse des populations victimes des zones de conflit, ou vivant dans des sociétés où s’accroissent les inégalités, l’extrême pauvreté coïncide avec l’insécurité alimentaire sur une planète qui est pourtant susceptible de nourrir chacun à sa faim.

Pas de pauvreté et faim « zéro » sont les objets des deux premiers des 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) des Nations Unies, et nombre des actions pour les atteindre leur sont communes. Parmi celles-ci, la lutte contre pertes et gaspillages figure dans les actions du 12e ODD consacré à l’objectif de Consommation et Production Responsables.

Le 29 septembre dernier était précisément dédié à la 5e Journée Internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires. Cet événement que la FAO a célébré dans le cadre de l’Exposition Universelle d’Osaka, a été l’occasion d’un colloque organisé par l’European Food Forum (EFF) et la Fédération Européenne des Banques Alimentaires (FEBA) au Parlement européen à Bruxelles. Au cours de cette rencontre, Madame Anna Zalewska, rapporteure de la Directive relative aux déchets adoptée par le Conseil le 10 septembre dernier a souligné les avancées du texte. En effet, celui-ci modifie la directive de 2008, en introduisant notamment un article sur la prévention de la production des déchets alimentaires. Pour les États membres qui devront transposer la directive dans leurs législations nationales sous deux ans, il s’agit de prendre toutes les mesures appropriées pour éviter de produire des déchets tout au long de la chaîne alimentaire. Les actions listées correspondent au changement des comportements, au fait de remédier aux défaillances de fonctionnement de la chaîne alimentaire, d’encourager les dons alimentaires, de soutenir la formation et le développement des compétences, et enfin de promouvoir l’innovation. Les objectifs chiffrés se résument à réduire de 10 % les déchets alimentaires au niveau de la transformation, et de 30 % au niveau du commerce de détail, de la restauration et des ménages.

En France, comme dans les autres pays de l’Union européenne, les défis de la précarité alimentaire sont nombreux du fait de l’épisode inflationniste de 2022-2023, et parmi ceux-ci celui de la population étudiante devient préoccupante. A l’occasion de la rentrée universitaire, l’IFOP a publié les résultats d’une enquête réalisée à l’initiative de l’association étudiante COP1. La troisième édition de ce baromètre met en évidence que 34 % des étudiants sautent régulièrement un repas faute d’argent, sachant que 16 % d’entre eux ont recours à l’aide alimentaire.

Avec l’ambition de produire un commun numérique d’intérêt général pour une « Alimentation étudiante, accessible, saine et durable » le Liberté Living-Lab, un tiers lieu d’innovation à impact, a lancé ce projet avec le soutien de l’Université Paris Cité et les partenariats de Banques Alimentaires, de l’organisation des restaurants universitaires, le CROUS, de la Région Ile-de-France et du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, pour une expérimentation en Ile-de-France avant déploiement au niveau national.

Plus que jamais l’éradication de la précarité alimentaire reste une priorité universelle, et toutes les actions qui y concourent en font un devoir absolu.