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Temps de lecture : 3 min

05/07/2023

Allemagne, Belgique, France : le numérique pour la durabilité des filières laitière et viticole

Le Land allemand de Rhénanie-Palatinat a organisé les 29 et 30 juin 2023 une conférence sur le thème « Opportunités du numérique pour une agriculture moderne et durable », à l’occasion de sa présidence actuelle de la Grande région (Grand-Duché du Luxembourg, Lorraine, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Meuse, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Wallonie et fédération Wallonie Bruxelles, et communauté germanophone de Belgique). Agridées y a été convié pour présenter ses réflexions sur les conditions de création de valeur économique, environnementale et sociétale du numérique tant au niveau de l’acte de production agricole que tout au long de la chaîne de valeur agroalimentaire, en particulier en termes de traçabilité.

Cette participation fait suite à la rencontre que notre think tank avait organisé en octobre 2019 dans les locaux d’Agridées avec une délégation de Rhénanie Palatinat sur le thème de l’agriculture de précision[1].

La conférence de juin 2023 a permis de faire le point sur les acteurs en présence et les services déjà rendus par les outils numériques dans la chaîne agroalimentaire. Elle s’est concentrée sur quelques cas d’usages et sur les limites à leur déploiement dans différents territoires voisins de la Grande Région : Wallonie, Grand Est, Sarre, Rhénanie-Palatinat et Grand-Duché du Luxembourg notamment.

En Rhénanie-Palatinat, le ministère de l’agriculture met en place un portail agricole numérique à disposition des agriculteurs avec l’infrastructure GeoBox. Celle-ci réunit un ensemble de données géolocalisées telles que la météo, les températures et l’humidité de l’air, une cartographie de l’état des sols – érosion, teneur en eau – et des zones protégées, et propose des voies d’optimisation de pratiques agronomiques.  Cette infrastructure se construit progressivement de telle sorte qu’elle soit facilement accessible aux agriculteurs pour les aider à mieux gérer leur exploitation (optimisation de l’utilisation des ressources notamment, adaptation au changement climatique, surveillance sanitaire…). Les régions allemandes voisines (notamment la Sarre) ainsi que le Grand-Duché du Luxembourg sont intéressées par cet outil.

Le problème qui a été le plus souvent relevé lors des échanges pendant cette conférence est le manque d’interopérabilité des plateformes existantes, qu’elles soient mises en place par des entreprises privées ou des autorités publiques. La plupart des participants ont déploré le manque de standardisation des données et des bases de données. Les pouvoirs publics semblent chercher à prendre le relais des industriels sur ce point. Mais les différences de langues perdurent – allemand, français, néerlandais – ce qui ne facilite pas les démarches.

Pourtant les initiatives collectives ne manquent pas pour rassembler les parties prenantes du numérique agricole. Par exemple, l’association « Friends of Digital Farming” réunit en Rhénanie-Palatinat plusieurs entreprises de l’agroalimentaire (ALDI, BASF, John Deere, Hochwald Foods…) pour passer à l’échelle et mettre en place une traçabilité numérique des aliments sur des bases scientifiques. Autre exemple, l’association WalDigiFarm qui cherche à valoriser et favoriser l’usage du numérique en productions végétales en Wallonie. Notons également l’implication des Universités et organismes de recherche dans ces projets de recherche appliquée, avec les Universités de Kaiserslautern, Bonn et Liège (Gembloux), et le Centre Wallon de recherches agronomiques (CRA-W) notamment.

Les cas d’usages du numérique en production, transformation et marketing/commercialisation de produits agroalimentaires qui ont été présentés lors de cette conférence étaient dans les secteurs laitiers et viti-vinicole. Ils visaient tous à objectiver la durabilité environnementale de ces filières et plus particulièrement leur empreinte carbone.

Par exemple, le standard FAIR’N GREEN  pour la viticulture durable (en Allemagne et dans d’autres pays, dont la France) comprend un ensemble de critères (réduction des émissions de CO2, entretien de la biodiversité, engagement social…) qui sont évalués par des outils numériques. Autre exemple, les acteurs de l’élevage en Wallonie se mobilisent pour valoriser les données recueillies dans le cadre du contrôle laitier et par des capteurs avec le projet WALLeSMART, pour développer une plateforme de gestion optimale de ces données au profit des éleveurs. Dernier exemple, la coopérative laitière Hochwald en Allemagne a engagé un projet de recherche en matière de lait durable avec d’autres partenaires (tels que BASF et John Deere) mobilisant les outils numériques pour réduire son empreinte carbone.

 


[1] Points-clés : France- Allemagne : rencontre des acteurs de l’agriculture de précision