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Temps de lecture : 3 min

28/11/2025

Assises de l’export alimentaire 2025 : fixer le cap de la reconquête du marché international

L’export agricole et agroalimentaire en eaux troubles

Le 18 novembre dernier, le Centre national pour la promotion des produits agricoles et agroalimentaires (CNPA) organisait les premières Assises de l’export alimentaire.

L’occasion de réunir l’ensemble de ses adhérents[1] ainsi que les pouvoirs publics autour d’une thématique cruciale pour les filières : « Relancer nos exportations pour maîtriser notre destin alimentaire ». En effet, dans un contexte de recomposition des échanges mondiaux marqué par l’agressivité de la politique commerciale menée par la seconde administration Trump et l’avancée des négociations entre l’Union européenne et le Mercosur autour d’un accord de libre-échange, la balance commerciale française se trouve à un niveau historiquement bas en 2025[2]. Face à ce constat préoccupant, Yannick Fialip, Président du CNPA, ouvre les débats en fixant en trois mots le cap pour l’export agricole et agroalimentaire français : compétitivité, conquête, fierté.

 

Nouvelles cartes d’analyse de la situation exportatrice française

Cette journée a été l’occasion pour le CNPA de communiquer les résultats de son Observatoire des exportation alimentaires françaises[3], premier en son genre, ainsi que de deux enquêtes inédites confiées respectivement au cabinet Astérès[4] et au cabinet Elabe[5]. Ces éléments sont venus appuyer le bilan dressé par les responsables professionnels, politiques et experts du secteur qui se sont relayés à la tribune de la Maison de la Chimie.

Il en ressort une érosion préoccupante de la performance exportatrice française dans les secteurs agricole et agroalimentaire. Si, en 2024, ces produits représentaient le premier poste d’exportation français (82,5 milliards € et 14 % du chiffre d’affaires), la tendance est à la baisse. Effectivement, en 10 ans, les volumes exportés ont baissé de 20 % pour les denrées agroalimentaires et de 7 % pour les denrées agricoles, se traduisant en une chute des parts de la France sur le marché alimentaire mondial (5 % en 2015 contre 4,2 % en 2024). D’après l’étude Astérès, si cette trajectoire venait à se maintenir, à horizon 2037, elle aboutirait à une perte nette de 11 milliards € d’activité par an, de 1,6 milliard € de recettes publiques, et de 33 000 emplois. Selon l’enquête Elabe, aujourd’hui, près de 8 Français sur 10 une fois informés de la situation se disent inquiets du déclin des exportations.

 

Des boussoles pour relancer l’export

Le CNPA et son Collectif Export & Souveraineté Alimentaire, créé en 2023, ont présenté trois piliers de mesures visant à redynamiser le commerce extérieur agricole et agroalimentaire.

D’abord, simplifier les procédures et assurer une meilleure coordination entre pouvoirs publics et acteurs du secteur. L’objectif de ces mesures est de lever les freins administratifs, garantir la cohérence du cadre normatif et améliorer le pilotage stratégique de l’export.

Ensuite, améliorer l’accès aux marchés porteurs et l’accompagnement des entreprises dans les pays-clefs. Il s’agit là de donner aux exportateurs français des armes concrètes pour renforcer leur compétitivité à l’international.

Enfin, mieux promouvoir les productions françaises sur le marché mondial. Cela passe par une stratégie de communication ambitieuse soutenue par des financements adaptés et des données précises de l’environnement économique dans lequel évoluent les exportateurs.

***

Les attentes de la profession se sont donc fait entendre avec force à l’occasion des premières Assises de l’export alimentaire français. Le cap proposé sera certainement difficile à atteindre dans les eaux troubles des échanges internationaux, mais il en va de la survie de certaines filières et du renforcement de la souveraineté alimentaire. Reste à voir si l’adoption de certaines de ces propositions contribuera à endiguer la dégradation de la balance commerciale agroalimentaire et à donner des perspectives aux producteurs français.

 

 


[1]ANIA, Anivin de France, Chambres d’Agriculture France, CNIPT, CMCCA, FNSEA, INTERBEV, INTERCEREALES, INTERFEL, La coopération agricole.

[2]Cf. Quentin Mathieu, « 2025, année de bascule du commerce extérieur agroalimentaire français ? », In. : Agridées, 03/10/2025.

[3]https://www.export-agroagri.fr/actualites/decouvrez-les-resultats-du-1er-observatoire-des-exportations-alimentaires-francaisesn

[4]https://asteres.fr/etude/les-exportations-agricoles-et-agroalimentaires-un-enjeu-considerable-pour-lavenir-de-la-france/

[5]https://www.export-agroagri.fr/actualites/les-francais-la-souverainete-alimentaire-et-lexportation