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16/06/2022

Changement de trajectoire pour l’Europe de l’énergie

Dans le but affiché de mettre fin à la dépendance de l’Union Européenne à l’égard des combustibles fossiles russes et de lutter contre la crise climatique, la Commission Européenne a présenté le 18 mai dernier un plan baptisé REPowerEU.

Dans le but affiché de mettre fin à la dépendance de l’Union Européenne à l’égard des combustibles fossiles russes et de lutter contre la crise climatique, la Commission Européenne a présenté le 18 mai dernier un plan baptisé REPowerEU.

Les cinq grandes catégories d’actions sont listées : économies d’énergie, diversification des approvisionnements, accélération du déploiement des énergies renouvelables, réduction de la consommation des combustibles fossiles dans l’industrie et les transports et stratégie d’investissements intelligents.

Le volet financier prévoit la nécessité de répondre d’ici 2027 aux besoins d’investissements supplémentaires de 210 milliards d’euros, en contrepartie d’une économie annuelle de l’ordre de 100 milliards d’euros correspondant à la réduction des importations des combustibles fossiles russes. Aux 225 milliards d’euros disponibles sous la forme de prêts dans le cadre du programme FRR, « Facilité pour la reprise et la résilience », la Commission a proposé d’augmenter cette enveloppe financière de 20 milliards d’euros sous la forme de subventions, ce montant étant abondé par la vente des quotas du système européen d’échanges des quotas d’émissions. Par ailleurs, un montant supplémentaire de 26,9 milliards provenant des fonds de cohésion va s’ajouter aux 100 milliards d’euros déjà inscrits pour soutenir les projets de décarbonation et de transition écologique. Enfin 7,5 milliards d’euros provenant du budget de la PAC pourrait être mis à disposition par transferts vers la FRR.

L’agriculture européenne devrait bénéficier de la révision à la hausse des ambitions en matière d’énergies renouvelables que la Commission propose de porter de +40% à +45% à l’horizon 2030. Il s’agit de simplifier les procédures administratives pour les grands projets, en particulier pour l’éolien, de doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici 2025 et d’atteindre l’objectif d’installation de 600 GW en 2030, tandis qu’un plan d’action pour le méthane vise à porter la production à 35 milliards de m³ en 2030. Pour mémoire les importations de gaz russe ont représenté un volume 155 milliards de m³.

REPowerEU constitue un changement de cap par rapport à la stratégie « Fit for 55 » pour tenir compte de l’invasion russe en Ukraine : la diversification des sources d’énergie devra faire appel à une augmentation du recours au charbon pour la production d’électricité, malgré les fortes émissions de gaz à effet de serre dont il est responsable, alors que le sujet du nucléaire laissé à l’option des Etats membres n’est pas abordé. Si l’augmentation nécessaire de la production de biomasse est sous-entendue pour le plan biométhane, la question de la compatibilité de cet objectif avec la stratégie « Farm to fork » reste également dans l’ombre. L’inflexion donnée au modèle énergétique européen dans l’urgence de la crise ukrainienne n’est sans doute pas la dernière correction de route sur le chemin de la neutralité carbone en 2050.