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16/09/2022

Verdir l’agriculture avec l’innovation variétale : entre promesses et réalités

L’ambassade des Etats-Unis à Berlin (Allemagne), a organisé le 14 septembre 2022 un webinaire qui a réuni plus de 100 participants européens et américains sur le thème « Verdir l’agriculture avec l’innovation ». Agridées y a été invité à présenter les propositions de la Note « Agriculture : concilier rentabilité économique et action climatique » en matière d’accélération de la R&D et de l’innovation, aux côtés de deux autres experts : Tobias Brügmann (Institut Thuenen de génétique forestière) et Christian Kaiser (Progressive Agrarwende). Amy Gutmann, ambassadrice des Etats-Unis à Berlin, a ouvert cet événement et Kimberly Sawatzki, Attachée agricole américaine à Berlin, a conclu les échanges, leur donnant un caractère stratégique et politique.

Les principaux messages avancés de cet événement ont été les suivants :

Pour l’agriculture et la forêt, les défis à relever s’accumulent, allant de la sécurité alimentaire au changement climatique en passant par l’érosion de la biodiversité, la santé globale et la bonne adéquation avec les attentes de la société.

Pour répondre à ces enjeux, l’innovation est un levier déterminant, en particulier en matière de sélection variétale et notamment à l’aide des biotechnologies. Elle répond au besoin de résilience face aux événements climatiques extrêmes (vagues de chaleur et de sécheresse notamment) de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses. Les grandes cultures, la vigne, les arbres fruitiers et les arbres forestiers sont les premiers concernés.

D’autre part, la sélection variétale peut contribuer à une agriculture bas carbone en permettant aux cultures d’utiliser l’azote plus efficacement (pour réduire les émissions de protoxyde d’azote – N2O, qui est le principal poste d’émissions de gaz à effet de serre des grandes cultures) et en stimulant le développement racinaire (pour stocker davantage de carbone organique dans les sols).

De plus, la résistance aux pathogènes et aux ravageurs permet déjà de réduire la dépendance des cultures aux produits de santé des plantes issus de la chimie de synthèse et doit être accélérée par la sélection. Enfin, l’amélioration des qualités nutritionnelles des végétaux par la génétique contribue à la sécurité alimentaire.

En Europe, les principaux freins à cette innovation variétale utilisant les techniques modernes de sélection demeurent la perception sociétale, qui n’est pas convaincue de l’utilité ni de l’innocuité de ces innovations, et la réglementation, qui reste bloquante pour les plantes génétiquement modifiées. En effet, depuis 2018, les plantes issues d’édition génétique sont considérées comme des OGM selon la Cour de Justice de l’Union européenne.

Avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, la sécurité alimentaire et énergétique de l’Europe s’affiche au rang de priorité stratégique de premier plan au niveau politique dans l’Union européenne. De même, les faits scientifiques ont pris une place plus importante dans les débats de société, où les climatologues et les experts en santé humaine ont à présent l’habitude de prendre la parole et sont plus écoutés. Ces différentes évolutions devraient être favorables à l’assouplissement des positions européennes sur les techniques modernes d’amélioration des plantes. La législation devrait évoluer dans les prochaines années. Il n’est pas trop tard et un certain nombre d’acteurs des filières semblent prêts à s’emparer du sujet, avec les précautions qui s’imposent…