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Points de vue

Temps de lecture : 3 min

09/02/2023

Agricultures mondiales : le temps des mobilisations !

La faim repart à la hausse dans le monde. Entre les effets de la pandémie et de l’inflation sur les produits agricoles, alimentaires et sur l’énergie, mais également les conséquences du changement climatique et des conflits, la précarité alimentaire gagne du terrain. Toute la planète scrute son assiette et s’inquiète, à des degrés divers, de manquer. Les regards se tournent vers les campagnes et les ruralités, espérant ne pas manquer. Une lourde responsabilité repose sur les épaules de nos agriculteurs et de nos filières agroalimentaires.

Sur ce sujet, la Fondation FARM porte son regard vers les pays en développement, en particulier l’Afrique. Sur le continent, plus d’une personne sur deux a éprouvé des difficultés au cours de l’année 2022 pour accéder à une nourriture saine et de qualité. Les producteurs sont les premières victimes de la faim, alors qu’ils sont à la fois les premiers contributeurs à la richesse, à la prospérité et à l’emploi du continent. Ils sont également les oubliés, depuis plusieurs générations, des politiques d’investissement de leurs pays. Comment inverser cette tendance?

 

Le tout récent sommet Dakar 2, « Nourrir l’Afrique », qui a réuni au Sénégal plus de 40 chefs d’Etat africains et des représentants du monde entier, a mis en lumière cette urgence d’action. « La souveraineté alimentaire doit être l’âme de la nouvelle libération du continent », a-t-on entendu. Cette libération passe tout d’abord par un fort développement de l’agriculture, des filières et des marchés locaux qui répondent aux trois quarts de la demande alimentaire. En cette année internationale du mil, céréale essentielle pour la sécurité alimentaire du continent, il est urgent de promouvoir la recherche et l’amélioration de la productivité agricole en Afrique.  Ensuite, le continent doit parvenir à réduire sa dépendance aux importations alimentaires dès aujourd’hui pour ne pas dépendre encore plus demain avec l’importante croissance démographique. En 2021, sa balance commerciale agricole accusait un déficit de plus de 35 milliards de dollars. Elle sera encore agravée cette année par la guerre en Ukraine.

 

Cette « libération » passe par notre mobilisation à tous. D’une part parce que les défis – le changement climatique par exemple – sont communs entre Nord et Sud et exigent le partage de solutions, mais aussi parce que notre alimentation dépend aussi de ces producteurs. Chaque jour, de la banane au café en passant par le cacao, les producteurs africains sont présents sur notre table. Leur garantir des trajectoires de transformation vers une agriculture durable est aussi notre affaire.

 

Au sein de la Fondation FARM, nous avons également appelé à la mobilisation lors d’une Conférence internationale qui s’est tenue le 17 janvier dernier à l’OCDE. Près de 25 personnalités – entrepreneurs, agriculteurs, chercheurs, étudiants, investisseurs et politiques – ont échangé sur les leviers agronomiques, financiers et politiques à activer pour stimuler la production. S’il n’existe pas de baguette magique et de solution unique, les échanges ont conclu à la nécessité d’augmenter durablement la productivité avec des intrants organiques et de synthèse de qualité, le développement de services performants et inclusifs (crédits, assurance, formation) et enfin la définition de politiques commerciales cohérentes. Plus que jamais, le temps des mobilisations a sonné !