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11/02/2022

FRANCE : Le commerce extérieur, de plus en plus en-dedans

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La Direction Générale des Douanes et Droits Indirects vient de publier le 8 février 2022 son analyse annuelle du commerce extérieur de la France pour 2021. Pour ce qui concerne les biens, le solde commercial chute et atteint un plus bas historique à -84,7 milliards d’€. (La balance des services atteint quant à elle un record à +36,2 milliards d’€).

 

Ce déficit commercial, qui donne le vertige, s’explique en bonne partie par la hausse des prix de l’énergie, mais aussi globalement par la forte relance de l’activité en France (+7% de PIB en 2021). Le net redémarrage de la consommation intérieure et de l’investissement s’est en partie appuyé sur les importations (+18,8%), le rebond de nos exportations étant certes élevé mais inférieur (+17%). La France continue de perdre des parts de marché, sur une ligne ininterrompue depuis 2010.

Au niveau mondial la France est le 6e exportateur de biens et de services.

Qu’en est-il pour l’agriculture et la chaîne alimentaire? Le solde global est positif de 8,1 milliards d’€.

Les Industries Agro-alimentaires demeurent une locomotive du commerce extérieur français avec un solde en 2021 de +7,325 milliards d’€, pointant parmi les bons élèves en troisième position sectorielle derrière l’aéronautique/spatial et la chimie/parfums/cosmétiques. En points forts, de très loin les boissons et alcools, puis les produits laitiers et céréaliers. En points faibles les fruits et légumes, les produits de la pêche, les huiles et graisses. Le principal client étant les États-Unis devant l’Allemagne, le principal fournisseur la Belgique (logistique douanière) devant l’Allemagne. Il faut remonter à 2012 pour retrouver un excédent de ce niveau, l’an dernier il n’était que de 4,745 milliards d’€. Merci au champagne et au cognac! Une force de ces produits prestigieux qui masque sans doute des faiblesses ailleurs.

Quant aux produits agricoles, le solde commercial se réduit à 0,833 milliard d’€ (Produits de cultures) contre 1,45 l’an passé, et 4 milliards en 2012. L’Italie est notre principal acheteur, l’Espagne notre principal fournisseur. Les aléas conjoncturels ou climatiques impactent les chiffres annuels, il n’en reste pas moins qu’au vu du potentiel agricole français, ce maigre solde laisse songeur.

Le commerce extérieur constitue un excellent indicateur de compétitivité économique. En matière agro-alimentaire nous maintenons nos points forts, pour les produits de qualité signifiante ou le premium. En matière agricole nous plafonnons dangereusement, notamment en intra-communautaire. La nouvelle PAC, « mise en cohérence » avec le Pacte Vert et notamment « Farm to fork », cherchera à atteindre un nouvel équilibre entre durabilité et compétitivité. De nombreuses études internationales suggèrent désormais un phénomène de futur repli européen.  Il faudra surveiller les chiffres du commerce extérieur, comme un révélateur objectif d’efficacité ou non de cette stratégie.