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14/02/2024

Inaporc espère pouvoir maintenir l’autosuffisance en viande porcine

Philippe Bizien, le nouveau président d’Inaporc, l’interprofession porcine, a rappelé le 1er février 2024 en conférence de presse que le porc reste la viande la plus consommée en France (30,7 kg par habitant/ an). Il s’est toutefois inquiété de l’effritement du taux d’autosuffisance (101,8 % en 2023 contre 103 % en 2022) en viande porcine. Avec 2,1 millions de tonnes de porcs produits, la France se place au 3e rang derrière l’Espagne (4,9 Mt) et l’Allemagne (3,8 Mt), mais la production française affiche un recul de 4,8 % par rapport à 2022 (-7,9 % dans l’UE). L’Europe du Nord a décapitalisé fortement, la France un peu moins. De nombreux éleveurs ont dû cesser leur activité, en raison d’un décalage entre le prix du porc et les cours de l’aliment sur la période 2021/2022, malgré une aide exceptionnelle de l’État français et une remontée des cours du prix du porc à l’été 2022. Depuis le coût de l’aliment est cependant redescendu. Pour les entreprises de l’aval, l’équilibre financier est délicat compte tenu de la flambée des prix de l’énergie et de l’augmentation du prix du porc, dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat des consommateurs. 27 entreprises de salaisonnerie sont actuellement en grandes difficultés.

La France exporte principalement des pièces avec os, vers l’Union européenne et la Chine, tandis qu’elle importe essentiellement des pièces désossées et des produits transformés, uniquement de l’Union européenne. En volume, le solde de nos échanges commerciaux est resté positif, bien que les exportations aient diminué plus fortement que nos importations sur les 10 premiers mois de 2023. En revanche, en valeur, le solde négatif s’est creusé (-453,2 M€ sur 10 mois en 2023 vs – 254,8 M€ sur 10 mois en 2022).

François Valy, éleveur et président de la FNP (Fédération Nationale Porcine) a tenu à rappeler la concurrence déloyale intra-européenne et la complexité administrative croissante, déjà mentionnées par la filière porcine en 2023 dans son Manifeste pour sauver l’élevage en France : « Nous sommes très compétitifs à l’amont, mais plus du tout quand on transforme ». Le parc de bâtiments vieillissant (souvent plus de 25 ans) et le manque de visibilité qui décourage les éleveurs à se moderniser (34 % des élevages sont détenus par des éleveurs de plus de 55 ans) sont autant d’éléments qui n’incitent pas les jeunes à reprendre des élevages d’une taille parmi les plus faibles en Europe (224 truies en moyenne par élevage vs. 1 000 truies au Danemark vs. 10 000 truies en Amérique du Nord).

Inaporc a suggéré de définir un plan de sauvegarde des productions animales françaises. Une des neuf mesures proposées (rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine des produits animaux) a été soutenue par le Premier ministre le 1er février 2024 lors de ses annonces lors de la crise agricole.

De manière plus structurante, l’interprofession porcine s’est engagée l’an dernier dans l’élaboration d’une démarche volontaire de responsabilité sociétale (RSO). Elle va s’articuler autour de 5 piliers : renouvellement des générations, attractivité et l’amélioration des conditions de travail ; garantie d’une offre suffisante de porc français rentable et équitable ; protection de l’environnement ; garantie de la sécurité sanitaire et des produits sains (préserver un taux d’autosuffisance à 100 %) ; renforcement du bien-être animal. Ces engagements seront formulés au moyen d’objectifs pour chaque pilier, orientés vers l’horizon 2035 et présentés en juin, lors de la prochaine Assemblée générale d’Inaporc.