Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

Articles

Temps de lecture : 3 min

14/10/2025

Intégrer l’approche One Health / Une Seule Santé
pour réformer le système
de santé ?

De nombreux médecins s’alarment à la fois de la progression de pathologies de type maladies de Parkinson, avec des inflammations chroniques, où le système nerveux central est affecté, de cancers, et de la nécessaire réforme du système de santé de notre pays. C’est pourquoi certains d’entre eux, en particulier au Syndicat des médecins libéraux (SML) s’intéressent à l’approche One Health/Une Seule Santé comme levier de prévention, en intégrant les acteurs du monde agricole.

Agridées a donc été invité à participer à une table ronde dédiée à cette approche dans le cadre des Journées du SML le 10 octobre 2025 à La Grande Motte. Ce fut l’occasion de poursuivre le dialogue entamé en 2024 à l’occasion de la présentation de la Note de think tank « One Health/Une Seule Santé : augmentée, territoriale, avec les agriculteurs » où le Dr. Sophie Bauer, présidente du SML, était grand témoin de notre conférence aux côtés du président du Syndicat des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL).

Alors que nous regrettions le manque d’implication du monde agricole sur le sujet One Health dans cette Note de 2024, le SML a bien compris que notre secteur était une des clés du succès de la démarche : cette table ronde du 10 octobre comprenait trois intervenants sur six issus du monde agricole : le SNVEL et la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) étaient présents aux côtés d’Agridées. Les autres intervenants représentaient le monde de la santé humaine et environnementale : médecins, élu local, représentant d’une Agence régionale de santé (ARS).  Diverses initiatives de terrain (existantes ou en cours de déploiement) ont été soulignées pour que One Health devienne opérationnel, au-delà du concept :

  • Actions communes santé animale-santé humaine : surveillance coordonnée des maladies infectieuses par les médecins et les vétérinaires à l’aide de sentinelles, communications communes SNVEL-SML, travail sur le mal-être agricole avec la MSA.
  • Déploiement d’une alimentation durable sur la base d’une agriculture durable (biologique, de conservation, régénératrice, agroécologique) qui vise à améliorer la santé des sols, des Projets alimentaires territoriaux, de vente directe, des ordonnances vertes mises en place par la ville de Strasbourg par exemple, et la nécessité de construire des chaines de valeur rémunératrices, la dimension économique étant essentielle au bon équilibre de la santé au sens « One Health ».
  • Renforcement des capacités d’agir: formation en santé environnementale à l’Université de Montpellier, financée par l’ARS Occitanie dans le cadre du plan régional Santé-Environnement ; thèses vétérinaires co-présentes avec des médecins ; enseignements post-universitaires sur des sujets partagés en santé humaine et vétérinaire tels que la rage et la surveillance post morsure par exemple ou l’observance des traitements.
  • Création de plateformes One Health pour les acteurs d’un même territoire, pour créer des synergies : en Occitanie, un réseau régional d’une centaine d’acteurs est mis en place par l’ARS et l’Agence Régionale pour la Biodiversité (ARB).
  • Calcul et amélioration de scores One Health territoriaux : c’est la proposition d’Agridées qui est détaillée dans la Note de juin 2025 : « Pour des scores One Health territoriaux, outils de prévention/santé à la carte ». La réalisation n’est pas encore effective mais intéresse déjà les acteurs de plusieurs territoires.

La nécessaire évolution des pratiques agricoles vers une agriculture plus responsable a été soulignée par tous les intervenants, avec des pratiques plus raisonnées, l’émergence de la notion de services écosystémiques, le moindre recours aux produits de santé des animaux et des plantes, dont la rémanence reste parfois problématique dans l’eau.

Pas question cependant que le monde agricole soit le seul à porter la responsabilité des pollutions environnementales, dont les origines et les natures sont multiples : pollutions industrielles, nanoplastiques, résidus de médicaments humains notamment se retrouvent également dans les nappes phréatiques.  Cela n’a pas manqué d’être rappelé lors de cet événement, où les participants ont montré beaucoup de bonne volonté pour construire collectivement des initiatives locales au service de la santé de toutes et tous.