Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

Notes

Temps de lecture : 5 min

16/02/2024

One Health/Une seule santé : augmentée, territoriale, avec les agriculteurs

Agridées s’est emparé du sujet One Health depuis la première année de pandémie de Covid-19, en s’engageant dans les réflexions du Sommet One Health de septembre 2020 qui a abouti au livre blanc « One Health en pratique : 36 actions à mettre en place pour une politique française ambitieuse » (2021). Par la suite, Agridées a travaillé sur les solutions que les acteurs de la sphère agricole mettent en œuvre face au changement climatique, avec notamment avec la Note de think tank « Agriculture : concilier rentabilité économique et action climatique » (2022).

Résumé

La pandémie de Covid-19 a montré combien il était nécessaire de renforcer la prévention en matière de santé. L’intensification et la complexité des pressions environnementales, climatiques et sanitaires nous obligent à mieux nous prémunir et nous organiser collectivement pour mieux anticiper et gérer les prochaines pandémies. L’approche One Health / Une seule santé, fondée sur les interdépendances entre les santés humaine, animale et environnementale, prend donc tout son sens, mais peine à se concrétiser sur le terrain. Nous proposons d’articuler One Health en tant que système, un équilibre instable où interagissent non seulement les écosystèmes et tous les êtres vivants (santé des humains, des animaux, de l’environnement, en y ajoutant la santé des sols et des végétaux), mais aussi la santé économique associée.

Pour devenir un levier efficace de veille et de prévention, ce « One Health augmenté » doit se décliner au niveau territorial, où les acteurs du terrain pourront l’évaluer et l’améliorer à l’aide d’indicateurs de santé d’un territoire, avec une approche bénéfice/risque. Les agriculteurs, les éleveurs sont déjà acteurs de One Health car ils ont la capacité d’agir localement sur les équilibres des écosystèmes. Parce qu’ils sont de véritables chefs d’entreprise et sont des maillons forts des chaînes alimentaires, de par leur activité de production, ils participent à la dynamique économique des territoires. Les agriculteurs ont la capacité d’entraîner le système One Health dans une dynamique vertueuse en s’engageant dans deux voies différentes : en participant à des filières d’alimentation durable et dans la transition vers l’agriculture régénératrice. Nous proposons différents leviers technologiques et de politiques publiques pour booster One Health dans les territoires.

Il doit devenir possible au monde agricole de contribuer au développement d’indicateurs One Health territoriaux.  La reconnaissance et la valorisation des agriculteurs comme garants de toutes les santés sur le terrain ne peuvent que les motiver et les rendre fiers de leur travail !

Nos propositions

1. Augmenter le périmètre de l’approche One Health / Une seule santé avec les santés des sols, des plantes, et y intégrer la dimension économique. Définir et mesurer One Health au niveau d’un territoire (notamment la région administrative) à l’aide d’indicateurs économiques, de santé des habitants, des animaux, des plantes et des sols, de la qualité des eaux et de l’air et de biodiversité. Mesurer l’évolution de ces données dans le temps pour améliorer l’état de santé territoriale.

2. Encourager les acteurs de la chaîne alimentaire à produire et fournir une alimentation durable à l’échelle territoriale comme levier de prévention/santé des habitants et de santé économique du territoire, notamment sur la base de Projets alimentaires territoriaux (PAT) pertinents et durables. Accompagner la transition des agriculteurs vers de bonnes pratiques d’élevage et de cultures (pratiques agroécologiques, agriculture bas-carbone, régénératrice, de conservation des sols, bien-être animal, élevage durable…) à l’aide de formation et de Paiements pour services de santé publique, sortes de Paiements pour services environnementaux élargis à ces objectifs, par les autorités de santé publique.

3. Accélérer l’inventaire, l’interopérabilité et le traitement des données pour mieux prévoir et gérer les risques sanitaires en croisant les données de surveillance de toutes les santés (humaine, animale, végétale, des sols, sécurité sanitaire des aliments, qualité des eaux et de l’air, état de la biodiversité) au niveau territorial. Encourager l’adoption d’outils de l’agriculture et d’élevage de précision dans ce cadre.

4. Mettre en cohérence la réglementation et les études d’impact (environnemental, sur les
organismes et les populations) des molécules utilisées en santé humaine (médicaments, huiles essentielles, compléments alimentaires…) avec celles utilisées en santé animale (médicaments, antibiotiques, compléments alimentaires, huiles essentielles…) et végétale (produits phytosanitaires, biosolutions). Mettre à niveau les obligations entre usages professionnels et usages privés des produits de santé (produits phytosanitaires, antibiotiques…) et des pratiques (nutrition, bien-être animal).

5. Former toutes les générations sur la base de faits scientifiques, intégrant l’approche bénéfices/risques et la distinction risque/danger. Les armer pour acquérir des réflexes de bon sens pour prendre soin de soi (en particulier avec la nutrition et l’alimentation durable comme facteur de prévention), des animaux, des végétaux et de leur environnement.