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Temps de lecture : 2 min

22/11/2021

Le dossier explosif du plastique

Non, il ne s’agit pas de cet explosif très puissant qu’est le plastic, mais des matières composées de divers polymères qui servent notamment aux emballages de toutes sortes de produits. Alors que la Directive européenne du 5 juin 2019[1] qui vise la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement ne donne pas d’orientation précise concernant les emballages des fruits et légumes frais, la Loi française du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite loi AGEC, fixe au 1er janvier 2022 une sorte d’ultimatum pour cette filière.

En effet, les articles 77 et 80 de cette loi bannissent respectivement l’exposition à la vente de ces produits sous conditionnement composé de tout ou partie de matière plastique pour les lots inférieurs à 1,5 kg, et l’apposition d’étiquette directement sur les fruits et légumes, à l’exception des étiquettes compostables ou constitués de tout ou partie de matières biosourcées.

 

Résultant d’une volonté politique d’affichage du gouvernement, ces dispositions apparaissent non seulement irréalistes, mais encore contradictoires au regard des exigences d’hygiène et de traçabilité. Peu de temps après le vote de la loi AGEC, la crise de la COVID 19 a conduit les consommateurs à plébisciter les produits emballés, le plus couramment avec des matières plastiques, pour des raisons sanitaires par défiance vis-à-vis des fruits et légumes en vrac. Pour satisfaire cette attente des consommateurs qui perdure au-delà de la phase critique de la pandémie, les solutions techniques restent très partielles et peu satisfaisantes pour ce qui concerne la visibilité des produits ou leur bonne conservation. De même pour ce qui concerne les étiquettes de marquage, alors que pour un grand nombre d’espèces de fruits et légumes, c’est le seul moyen de fournir aux consommateurs l’information relative aux signes de qualité, qu’ils soient officiels (AOC/AOP, IGP, AB ou Label Rouge) ou reconnus (produits issus d’exploitation HVE). Incidemment, l’interdiction de l’usage des emballages plastiques pour les lots inférieurs à 1,5 kg pourrait favoriser la commercialisation de lots de poids supérieurs sous plastique en augmentant les risques de gaspillage.

 

Aussi peut-on s’interroger sur les injonctions contradictoires de montée en gamme, de préservation de la qualité de la ferme à la fourchette et d’information des consommateurs, avec la volonté louable de favoriser l’économie circulaire, alors que les technologies alternatives ne sont pas au rendez-vous. C’est toute une filière qui est mobilisée derrière son interprofession, Interfel, et en particulier les expéditeurs exportateurs représentés par l’ANEEFEL pour obtenir que les calendriers de mise en œuvre des dispositions de la loi AGEC coïncident d’une part avec l’épuisement des stocks d’emballages et, d’autre part, avec des solutions technologiques alternatives réellement utilisables.

 

[1] Directive (UE) 2019/904 du Parlement européen et du Conseil du 5 juin 2019 relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement