Le prix des terres en 2023

Les grandes tendances 2023 du marché de l’espace rural (terres, prés et cultures spéciales ; vignes, forêts, landes, friches et étangs ; espaces résidentiels et de loisirs non bâtis, mais aussi maisons à la campagne et urbanisation) reflètent la morosité ambiante. Elles affichent une diminution des transactions en nombre (330 000 soit -11,6 % par rapport à 2022), en surface (697 00 ha soit -8,7 % par rapport à 2022) et en valeur (36, 5 milliards d’euros soit -21 % par rapport à 2022).

Après deux années de progression, le marché des terres et prés non bâtis marque pour sa part une diminution en nombre (104 560 soit -1,5 %) et en surface (454 900 ha, soit -5,3 %). En valeur, les prix progressent néanmoins (+ 4,9 %) et la valeur globale des transactions s’élève à 7,5 milliards d’euros. On distingue les biens libres des biens loués. Pour les terres et prés libres non bâtis, le prix moyen s’est établi à 6 200 €/ha (+1,5 %) et, plus précisément, à 7 710 €/ha (+ 4,8 %) dans les zones de grandes cultures et à 4 630 €/ha (-0,3 %) dans les zones d’élevage bovin.  Pour les terres et prés loués non bâtis, le prix moyen s’est établi à 5 120 €/ha (+1,4 %) et plus précisément à 6 450 €/ha (- 0,6 %) dans les zones de grandes cultures et à 3 910 €/ha (+ 2,6 %) dans les zones d’élevage bovin.

Le marché des vignes affiche un repli des transactions et une baisse des surfaces échangées (16 000 ha – 12,8 %) en raison d’un contexte viticole inégal et d’un recul des ventes sur le marché intérieur comme à l’export. Les échanges totaux (1,17 milliard d’euros) progressent de 15,8 % par rapport à l’année précédente. Les prix moyens des vignes AOP s’établissent à 153 500 €/ha (+ 1,5 %) du fait de quelques ventes exceptionnelles, ceux des vignes à eaux de vie AOP (Cognac, Armagnac) fléchissent à 56 600 €/ha (-6,4 %), comme ceux des vignes hors AOP à 15 000 €/ha (- 1,8 %).

Au lieu de procéder comme précédemment à une estimation, les Safer accèdent désormais en 2023 à une connaissance précise du marché sociétaire. En effet depuis le début de l’année 2023 et l’entrée en vigueur de la loi du 23 décembre 2021 (dite « Loi Sempastous ») il est devenu obligatoire de notifier aux Safer les cessions de parts et autres opérations modifiant la structure du capital social des sociétés agricoles possédant ou exploitant des biens immobiliers à usage ou à vocation agricole, à peine de nullité de la vente.

En 2023, les Safer ont ainsi eu connaissance de cessions de parts sociales ou autres opérations portant sur un total concerné de 923 000 ha. 8 280 déclarations ont été notifiées aux Safer par 7 220 sociétés au profit de 11 840 bénéficiaires pour un montant global de 1,85 milliard d’euros. Près de 9 déclarations sur 10 concernent des cessions de parts. Les autres déclarations concernent des modifications du capital social ou des droits de vote.

L’étude indique que 63 % des cessions de parts ont lieu entre membres d’une même famille, 6 % entre associés non familiaux d’une même société et 31 % en faveur d’un tiers.

Pour les agriculteurs, les particuliers, ou les investisseurs, le site https://www.le-prix-des-terres.fr permet de consulter le prix des terres et prés, vignes, forêts pour préparer l’achat ou la vente d’un bien ou obtenir un avis de sa valeur.