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Temps de lecture : 3 min

20/06/2023

Openfield 2023 : quelles innovations pour une agriculture productive, bas carbone et sobre en intrants chimiques ?

La plateforme expérimentale Openfield du groupe InVivo, située dans l’Essonne (91), ouvre ses portes tous les deux ans à un public de professionnels. En cette année 2023, ce « salon au champ » s’est tenu le 13 juin.

Santé des sols et réduction des utilisations de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse sont les deux principaux axes travaillés sur cette plateforme, avec des essais sur grandes cultures en agriculture bas carbone et agriculture de conservation des sols (ACS) notamment, caractérisés par 6 principaux indicateurs mesurés à l’aide d’outils d’aide à la décision et travaillés avec l’aval des filières :

  • L’indice de fréquence de traitement – IFT (indicateur de suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires mesuré par Smag) ;
  • Les certificats d’économie de produits phytosanitaires – CEPP ;
  • Les coûts de production (Smag) ;
  • Les émissions de gaz à effets de serre (Carbon Extract, outil d’Agrosolutions) ;
  • Le stockage carbone (Carbon Extract et beApi, spécialiste de l’agriculture de précision) ;
  • L’indice de régénération (mis en place par Pour une Agriculture du Vivant – PADV).

 

Pour récolter ces données, des essais sont mis en place pour 5 différentes rotations pluriannuelles représentatives de la ferme France sur un total de 13 ha, ce qui représente 56 conduites culturales.

 

Notons la volonté de mesurer les impacts de l’ACS, avec une mise en place progressive de ces pratiques comme le prônent les agriculteurs engagés dans ce type d’agriculture depuis de nombreuses années : en premier lieu, le travail de la fertilité des sols, puis la mise en place de couverts végétaux pour éviter les sols nus (et donc l’érosion et les émissions de CO2), et enfin la réduction du travail du sol (pour favoriser la vie du sol et son bon fonctionnement). Les impacts de ces pratiques sont mesurés et comparés à ceux de la mise en place simultanée de ces 3 axes et à ceux des pratiques conventionnelles.

 

Pour améliorer le bilan carbone et conserver un bon niveau de productivité, différents leviers innovants sont testés, parmi lesquels :

  • Le désherbage mécanique par la robotique(robot néerlandais PixelFarming autonome alimenté par l’énergie solaire) pour réduire les émissions de CO2 liées aux passages des tracteurs ;
  • Le stockage de carbone dans les sols et réduction de la fertilisation azotée par des amendements au biochar ;
  • L’implantation des orges de printemps dès l’automne pour éviter les sols nus;
  • Le pilotage innovant associant cartographie de fertilité des sols (be Api) et imagerie satellite du développement végétatif (Wanaka), suite à un partenariat entre les deux sociétés qui annoncé à Openfield, pour mieux piloter la fertilisation azotée.

 

Pour réduire l’IFT, les leviers innovants testés sont notamment :

  • L’association de cultures avec des plantes compagnes (ex : avoine et betterave pour réduire la pression des pucerons sur betteraves) ;
  • L’utilisation de solutions de biocontrôle ;
  • L’équipement MacGrowTec sur pomme de terre, qui s’adapte sur pulvérisateurs conventionnels (antidérive, meilleure couverture foliaire, réduction de la consommation d’eau et de produits phytosanitaires) ;
  • L’identification et comptage des insectes par l’outil de Fauna Photonics (qui a donné de bons résultats en viticulture et arboriculture mais est en attente de référence en grandes cultures).

 

Au final, ce sont donc les solutions en matière d’agriculture de précision et bas carbone qui sont mises en avant sur cette plateforme, c’est-à-dire précisément un des principaux leviers identifiés dans la Note d’Agridées « Agriculture : Concilier rentabilité économique et action climatique » parue en 2022. Dans ce cadre, Openfield fait une belle place à l’ACS, décidément de plus en plus plébiscitée, après avoir été longtemps marginalisée… Un bémol cependant concernant la vie des sols, qui ne semble pas (encore) être un indicateur significatif dans ces essais, ni l’allongement des rotations, deux éléments pourtant essentiels en ACS.


Pour aller plus loin :