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Temps de lecture : 3 min

04/07/2024

PME et Grande Distribution, un intérêt commun

Au moment où les relations entre les opérateurs de la chaîne alimentaire sont le plus souvent analysées à travers le prisme déformant des évolutions sans fin des lois Egalim, de l’impact de l’inflation alimentaire ou du poids des importations, la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) et la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) ont tenu une conférence de presse commune le 27 juin 2024, qui éclaire les relations inter-entreprises d’une lumière moins crue. Même dans un champ très concurrentiel, le partenariat entre industriels (petites et moyennes entreprises) et distributeurs fait sens et contribue à un développement économique commun.

Dans les locaux accueillants de GS 1, la FCD et la FEEF, en lien avec NielsenIQ, ont ainsi publié les chiffres de la 3e édition du baromètre PME/Grande Distribution au titre de 2023, qui actualise les chiffres datant de 2017.

On y apprend que les produits fabriqués par les TPE/PME/ETI[1] représentent au global 44 % des ventes de la grande distribution, montrant l’importance du maillage des entreprises de taille moyenne et la vitalité de leur offre.

Sur le segment majeur des Produits de Grande Consommation/Frais Libre-Service (PGC/FLS) les entreprises industrielles françaises de cette catégorie progressent et dépassent désormais les 36 % du chiffre d’affaires de la grande distribution, marques propres et marques distributeurs presque à parité, les TPE/PME/ETI étrangères fournissent quant à elles 14 % des ventes, soit au total plus de 50 % d’apport des « PME ». Les grands groupes, avec notamment la force de leur marketing, contribuent à hauteur de 49 % des ventes de la distribution pour les PGC/FLS.

Les marques propres des industriels de l’ensemble TPE/PME/ETI, notamment celles des ETI, se développent, atteignent souvent une envergure nationale et sont de plus en plus présentes en nombre de références chez la majorité des enseignes. Elles répondent ainsi à la demande de différenciation des distributeurs, et constituent une alternative aux grandes marques. Elles représentent également, dans leur diversité, un atout pour satisfaire des consommateurs friands de « local ».

Les TPE/PME/ETI françaises jouent par ailleurs un rôle clé dans la fabrication et la fourniture des marques distributeurs. Presque les 2/3 du chiffre d’affaires total des MDD (Marque de Distributeur) proviennent des seules TPE/PME, et plus des 3/4 avec les ETI qui sont en forte progression. Inversement la part de MDD fournie par les entreprises étrangères chute de 18 % à 11 % entre 2017 et 2023. Il faut souligner que plus la MDD est premium, plus elle est fabriquée par le « bloc » TPE/PME/ETI. Du fait de l’inflation alimentaire, les MDD se développent en France et atteignent 34,4 % de part de marché en 2023, permettant aux distributeurs de diversifier leur offre, stimuler la concurrence et segmenter leurs gammes de prix. Les industriels territoriaux quant à eux y trouvent un relais de croissance, de valeur, prenant en compte notamment le « local » et les signes de qualité.

Donc tout va bien ?

Le Président de la FEEF, Léonard Prunier, a pointé du doigt la problématique du cadre de compétitivité et de performance économique des entreprises industrielles en France – 30 % de ses adhérents connaissent un déficit – mais voit dans la collaboration avec la distribution une source de création de valeur fondée sur la différenciation et la qualité des produits. La Déléguée générale de la FCD, Layla Rahhou, qui apprécierait que le cadre législatif et réglementaire concernant la distribution se stabilise et se simplifie, perçoit ce partenariat comme une source d’innovation et de concurrence, tout en mettant en avant la progression des entreprises françaises via leur dynamisme en MDD.

En cette période électorale, à défaut de programme commun, il y a bien un intérêt commun au développement des relations commerciales entre les distributeurs et les PME : la création de valeur.

 


[1] TPE (Très Petite Entreprise : <2 millions d’€ de chiffre d’affaires), PME (Petite et Moyenne Entreprise : <50 millions d’€ de CA) et ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire : jusqu’à 250 millions d’€ de CA dans cette étude).

Photo : Layla Rahhou, Déléguée générale de la FCD et Léonard Prunier, Président de la FEEF