Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

Articles

Temps de lecture : 2 min

12/10/2022

Protéines alimentaires : l’innovation au service de la santé des humains, des animaux, de l’environnement et de l’économie

Une table ronde portant sur le rôle de l’innovation dans la souveraineté alimentaire en matière protéique a été organisée pour BpiFrance le 6 octobre dans le cadre de l’événement BIG à l’Accor Arena à Paris…

Les jeunes entreprises innovantes qui participaient à cette discussion ont présenté leurs solutions pour l’un des grands axes prioritaires d’accompagnement de BpiFrance quant à « l’innovation pour une alimentation souveraine, saine et durable » : les innovations au service de l’autonomie protéique de notre pays, en alimentation humaine et animale[1].

Les innovations concernant l’alimentation protéique qui ont été mises en avant à cette occasion étaient variées :

Aliments pour animaux de rente :

  • A base de graines oléo-protéagineuses locales (lin, féverole et lupin notamment) rendues plus digestibles par des techniques de cuisson proposées par la société Valorex, qui travaille avec l’association Bleu Blanc Cœur ;
  • A base de protéines d’insectes par la startup Innovafeed, qui a récemment annoncé une levée de fonds de 250 millions d’euros[2];

Alimentation humaine :

  • Produits à base de graines de féverole rendues plus digestes par fermentation (startup C&DAC) ;
  • Production de gambas en aquaponie par la startup Agriloops.

Au-delà de ces innovations en tant que telles et de la volonté d’améliorer la balance commerciale nationale des produits alimentaires riches en protéines, largument « santé » était au cœur des objectifs de ces entreprises.

Santé des humains et des animaux tout d’abord, avec les études et actions de l’association Bleu-Blanc-Cœur, qui montrent les impacts positifs pour la santé des animaux nourris avec des graines de lin, et par ricochet pour la santé des humains qui consomment les produits issus de ces animaux, en termes de prévention des maladies cardio-vasculaires, en raison de la teneur des graines en oméga-3. De plus, un traitement des graines par fermentation améliore le confort digestif des légumineuses en alimentation humaine.

Santé de lenvironnement également, en réduisant l’utilisation d’engrais et d’antibiotiques tout en améliorant le bilan carbone :

  • Santé des sols: les légumineuses, lorsqu’elles sont intégrées dans les rotations culturales, constituent un bon précédent pour les cultures gourmandes en azote, puisqu’elles enrichissent le sol de cet élément nutritif, évitant les apports d’engrais de synthèse ;
  • Amélioration du bilan carbone des filières en s’intégrant dans une bioéconomie circulaire:
    • Cas des élevages d’insectes qui se nourrissent de coproduits des industries agroalimentaires (amidonneries et sucreries) et utilisent leur énergie fatale, la production des protéines d’insectes évitant d’importer des produits dont la production est liée à la déforestation (culture du soja au Brésil) ;
    • Cas de la production locale de gambas en aquaponie qui permet d’éviter la dépendance à des importations de crevettes qui dégradent les mangroves (importants puits de carbone) où elles sont élevées en Asie.
  • Réduction des rejets d’antibiotiques dans l’environnementgrâce à l’élevage des gambas en aquaponie, qui se fait sans antibiotique, contrairement à l’élevage en mangroves.

Ajoutons à ces trois piliers classiques de la santé unique (One Health) la santé économique de notre pays, qui était le point d’entrée de cet événement : les solutions innovantes présentées visaient toutes à améliorer la balance commerciale nationale en réduisant les importations. Attention toutefois à ne pas oublier les exportations dans ce registre. La France étant championne en matière d’élevage d’insectes pour la production de protéines alimentaires, elle pourrait exporter, sinon ces produits du moins son savoir-faire en la matière dans les prochaines années…

 

Le replay de cette table ronde est disponible sur ce lien à 5h 33 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=RGsuoWMmhsg&t=20142s


[1] Notons que ces priorités avaient été présentées lors de l’événement INRAE du 27 septembre 2022 Startup for Planet. Voir notre article du 30 septembre 2022 : INRAE affirme son engagement dans la dynamique de l’innovation.

[2] Voir les articles de :