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Temps de lecture : 4 min

23/02/2023

Protéines végétales, d’insectes et d’algues : de gros efforts de structuration des filières

Les Assises inter-régionales sur les protéines végétales et les nouvelles sources de protéines, qui se sont tenues à Lille le 16 février 2023, étaient le premier événement conjointement organisé par les régions Hauts-de-France, Grand-Est et Normandie en partenariat avec le pôle de compétitivité B4C et le consortium d’entreprises Protéines France, pour réunir les acteurs publics et privés de ces territoires autour de cette problématique des protéines. L’objectif était de générer des partenariats, de l’amont à l’aval, sur les territoires des trois régions, entre acteurs publics et privés, afin de contribuer à structurer (enfin) ces filières émergentes.

En effet depuis plusieurs décennies les plans protéines se succèdent mais peinent à stimuler la production, la transformation et la consommation de plantes riches en protéines. « Ça fait longtemps qu’on en parle mais on ne voit toujours pas beaucoup de légumineuses dans les champs » a résumé un des intervenants. Tout est dit.

Et pourtant, le contexte est porteur : la production de légumineuses et autres plantes riches en protéines répond à la fois aux enjeux de souveraineté et de transition alimentaire (autonomie protéique de l’alimentation des animaux d’élevage et végétalisation de l’alimentation humaine  pour répondre aux recommandations nutritionnelles de rééquilibrage entre sources de protéines animales et végétales), de transition agroécologique (diversification et allongement des assolements, décarbonation de l’agriculture et de l’alimentation) et de réindustrialisation des territoires (avec des outils de R&D et de transformation dans le cadre de la bioéconomie).

Malgré ces atouts, les filières protéines végétales ne sont pas encore suffisamment structurées et les acteurs de l’amont et de l’aval manquent de confiance vis-à-vis de ces produits. Du côté de l’amont, des rendements trop faibles et trop irréguliers résultent d’un déficit de progrès génétique et les prix sont insuffisamment rémunérateurs pour les producteurs. Du côté de l’aval, la demande n’est pas assez importante pour générer des économies d’échelle et être un véritable levier pour la transformation et la production.

Ces Assises interrégionales ont donc cherché avant tout à connecter les maillons de la recherche, de la production, de la transformation et de la consommation afin de construire de véritables chaînes alimentaires. L’événement a réuni plus de 120 personnes, du monde agricole (Chambres régionales d’agriculture, interprofession), du monde de la recherche académique et de l’industrie (plateforme technique, grands groupes de l’agro-alimentaire et petites sociétés innovantes), sous l’égide des trois régions très engagées dans la bioéconomie et les protéines alimentaires.

Concrètement, ce fut l’occasion d’inviter ces acteurs à candidater sous forme de partenariats public-privé à l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) inter-régional « Protéines végétales et nouvelles sources de protéines » qui est ouvert jusqu’au 31 mars prochain.

Tous les ingrédients sont là : ambition politique, compétences et engagements financiers des parties prenantes, envie de travailler en mode collaboratif… il ne manque plus que quelques épices pour que la recette « donne envie » et booste la demande pour enfin déployer ces filières.