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Points de vue

Temps de lecture : 3 min

22/09/2023

Passer de la prospective à l’action : la question centrale du consentement au changement

Arnaud Rousseau, président, FNSEA et Pluriagri

Les exercices de prospectives, nombreux, quelles qu’en soient les conclusions, sont nécessaires pour tenter d’appréhender l’avenir de l’agriculture française. Une agriculture française au cœur des défis sociétaux : souveraineté alimentaire et énergétique, transition agroécologique dans un contexte de décarbonation des activités économiques, marchés erratiques, géopolitique de l’alimentation, évolution des choix alimentaires et du pouvoir d’achat…. L’agriculture doit faire face à des phénomènes complexes, à multiples variables, dont il faut en permanence et parfois quasiment en temps réel ajuster les curseurs.

La prospective, c’est avant tout donner des perspectives, et c’est aussi toucher du doigt, dans le champ des possibles, la possibilité d’orchestrer des choix. Des choix conditionnés à la volonté des acteurs de « faire » et à la capacité des agriculteurs à exercer leur goût d’entreprendre. Car, ne nous y trompons pas, ce sont les agriculteurs qui devront relever ces défis. Ce sont eux qui seront les acteurs du changement. Et pour ce faire, il faut leur offrir les conditions du consentement au changement.

Premier levier du consentement au changement : le revenu. Les évolutions dans la production agricole ont un coût, mais elles ont également une valeur. Et cette valeur doit en premier lieu profiter à ceux qui en sont la cheville ouvrière.

Deuxième levier, il faut s’assurer du consentement à toutes les échelles, des cours de ferme aux instances nationales et européennes, mais aussi internationales. Il faut que s’opère la prise de conscience que nous évoluons dans un monde ouvert et que les raisonnements qui engagent l’avenir ne peuvent se satisfaire de la seule échelle franco-française.

Enfin, troisième levier : l’innovation, nécessaire à la fois à la réussite d’une vision territorialisée et à une approche systémique du progrès. Il s’agit là de poser les moyens de la recherche pour l’innovation, mais aussi pour la performance des moyens de productions.

Les leviers du consentement au changement ne pourront être actionnés que dans un contexte de stabilité des politiques publiques, de réglementations et de normes correctement alignés sur les enjeux. Pour reprendre les mots du Président de la République lors de la dernière réunion plénière du Conseil National de la Refondation : face au foisonnement d’idées, la France doit privilégier l’initiative à la norme. J’y souscris pleinement, le consentement au changement passera par la valorisation du goût d’entreprendre, qui nous permet de faire mouvement collectivement !