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Points de vue

Temps de lecture : 4 min

18/11/2022

Précarité-Solidarité du monde agricole : réinventons un modèle !

Conséquence d’un contexte inflationniste et de la crise du COVID 19, la précarité alimentaire gagne du terrain. Les chiffres communiqués par la Fédération nationale des Banques alimentaires sont alarmants :

En France, 9,3 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14,7% de la population française (INSEE, 2019). 31,3% des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté ainsi que 7,6% des retraités (INSEE, 2019). Un enfant de moins de 18 ans sur cinq vit au sein d’une famille pauvre et 33,6 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres, soit une proportion 2,4 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population (INSEE, 2019).

L’aide alimentaire en France concerne 7 millions de personnes : un chiffre sous-estimé par rapport aux besoins réels, la demande d’aide alimentaire restant une démarche souvent difficile ou mal connue.

La situation économique et géopolitique mondiale nous laisse augurer des difficultés grandissantes pour les plus fragiles. Dans ce contexte la solidarité la plus répandue qui consiste à faire des dons de produits alimentaires rencontre des limites. Elle apparaît comme une réponse insuffisante à la complexité de la situation.

Alors comment faire ? Est-il possible de proposer un nouveau modèle de solidarité ? Plus durable et plus performant ? C’est en tous les cas la démarche que nous avons initiée il y a près de deux ans avec la création de l’Association Les Agriculteurs ont du Cœur ! Nous proposons de réfléchir à une solidarité circulaire avec une vision globale au sein de laquelle chacun devient un acteur à part entière.

On peut citer le cas de nos JArdins de Campagne Solidaires (JACS), projets dans lesquels les agricultrices et agriculteurs mettent à disposition des parcelles de terrain pour les personnes les plus démunies de leur commune et qui accompagne ces personnes dans la création d’un potager. Les collectivités locales sont parties prenantes, ainsi que les Banques Alimentaires locales, et des entreprises mécènes qui permettent de financer des abris de jardin ou du petit matériel. Les bénévoles des banques alimentaires ou d’autres associations peuvent également participer aux cueillettes. Au-delà de produire ses propres fruits et légumes (produits alimentaires devenus inabordables pour beaucoup) il y a dans ce modèle une dimension sociale, éducative et inclusive qui permet de faire lien entre le monde agricole et la société.

Dans d’autres projets, des lycées agricoles et des entreprises engagés avec notre association transforment gratuitement les surplus de production d’agriculteurs en soupes ou confitures conditionnées qui seront données aux Banques Alimentaires.

Cette nouvelle forme de solidarité se veut plus globale (de la fourche à la fourchette). Elle intègre tous les acteurs de la chaîne alimentaire (de l’agriculteur en amont en passant par les organisations professionnelles, les industries de l’agroalimentaire, la restauration, la distribution, les bénévoles et les bénéficiaires qui deviennent des acteurs à part entière ou des facilitateurs qui s’impliquent au-delà de leur mission principale dans l’éducation, la transmission et la convivialité.

Ce nouveau modèle encourage l’hybridation (rencontre entre des mondes qui ne se connaissent pas) qui elle-même stimule l’innovation, c’est cela dont nous avons besoin aujourd’hui et particulièrement dans le monde agricole.

C’est ainsi que nous contribuerons à réduire la précarité alimentaire.