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Points de vue

Temps de lecture : 4 min

16/09/2022

Quelles agricultures dans 20 ans ?

Le changement climatique va demander aux agricultrices et aux agriculteurs des modifications assez profondes de leurs raisonnements et de leurs techniques.  Ce virage est souvent concrétisé par l’arrêt de certaines pratiques. Cela doit être appréhendé sous l’angle du progrès et non avec le sentiment d’une régression passéiste. Utiliser et stimuler les régulations naturelles, en lieu et place d’une intervention chimique, est tout sauf une approche rétrograde.

Les révolutions en cours seront donc au moins de la même importance que la révolution silencieuse des années 1960. Elles auront comme différence essentielle, justement, que ce seront non pas « une » mais « des » révolutions simultanées. Elles ne seront pas uniformes mais géographiquement localisées, situées sur un territoire défini, car elles devront davantage intégrer le milieu naturel et socio-économique dans lesquels se trouvent les exploitations agricoles.

 

Le grand pari des vingt prochaines années reste celui de faire évoluer simultanément et à des rythmes compatibles entre eux, la demande des consommateurs et la transition alimentaire devenant progressivement « climato-compatible», l’évolution agro-écologique d’agricultures utilisant de moins en moins d’intrants chimiques et maîtrisant de mieux en mieux les processus biologiques naturels comme moyens de production, la politique agricole et la reconnaissance de nos standards dans les accords commerciaux internationaux, tout en conservant un volume d’exportations suffisant pour contribuer à la sécurité alimentaire autour de la Méditerranée, au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne.

 

Toutes ces évolutions dessineront un paysage agricole nouveau, avec sans doute une dimension locale et territoriale renouvelée, avec une constellation riche et variée de formes d’agricultures de plus en plus diverses et hybridées avec le reste de la société.

 

Les paysans, acteurs majeurs de ces évolutions seront encore plus demain de véritables « entrepreneurs du vivant ». Ils devront maîtriser à la fois les sciences du vivant et l’art de la gestion de l’entreprise. Pour cela ils travailleront de moins en moins seuls, isolés. Ils assembleront des compétences de plus en plus variées, acquises grâce à leur propre formation, à des partenariats avec d’autres agriculteurs, à des salariés de plus en plus nombreux et bien formés, à des conseils, par la participation à des réseaux…

 

L’agriculture est aujourd’hui au centre de notre modernité contemporaine, au cœur de nombreux défis décisifs de ce siècle… les vingt prochaines années s’annoncent comme une véritable Odyssée Paysanne.