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Notes

Temps de lecture : 10 min

21/01/2015

Lait : opportunités et stratégies gagnantes

Cette note est issue du groupe de travail mis en place par saf agr’iDées sur le thème “La production laitière : peut-on concilier économie et territoires ?” qui a auditionné de nombreux acteurs de la filière laitière tout au long de l’année 2014.

Résumé

Le monde du lait a changé et la filière française a de nombreux atouts pour saisir les opportunités actuelles. Nous sommes passés d’un système administré, protégé par divers outils de régulation de la Politique Agricole Commune, à un système économique. Le moteur n’est plus l’offre nationale ou européenne, mais les demandes française et européenne d’abord, (les plus élevées de la planète) et celle des pays émergents en forte croissance. Notre industrie laitière, qui se porte bien et occupe le deuxième rang des industries agro-alimentaires françaises en terme de chiffre d’affaires, est déjà exportatrice nette ; elle est surtout orientée vers l’Union européenne (UE). La filière laitière française a les capacités de répondre aux besoins des pays émergents, en ajustant son offre à leur demande, en s’appuyant sur la diversité et le dynamisme de nos territoires. C’est en allant chercher ces sources de croissance que nous pourrons continuer à dynamiser et rendre plus compétitifs les outils de production et de transformation de nos régions françaises. Saisissons cette chance !

Nos propositions

1. Développer les volumes de production française de produits sous AOP ou IGP, en particulier à l’exportation vers des pays dont une partie de la population possède un pouvoir d’achat élevé, permettrait d’accroître la valeur ajoutée de la filière laitière, d’augmenter les excédents commerciaux et de renforcer l’activité laitière dans les régions hors Grand Ouest.

2. Développer l’élevage du veau de lait dans les zones de montagne qui ont du mal à valoriser leur production laitière.

3. Rendre disponible, pour les opérateurs économiques de l’amont et de l’aval, l’analyse fine des données de marchés, aujourd’hui indispensables en tant qu’outils d’aide à la décision.

4. Mettre en place un système de marchés à terme sur les produits laitiers permettrait de mieux lire le marché, qui manque aujourd’hui de prix directeur, et permettrait plus de visibilité et d’anticipation possible de la part des acteurs de l’amont et de la transformation.

5. Renforcer nos exportations de produits adaptés à la demande des pays émergents, notamment la Chine : fromages, poudre de lactosérum, poudre de lait et poudre de lait infantile en particulier.

6. Organiser des systèmes d’économie circulaire de bassin par des réseaux de producteurs laitiers et de grandes cultures dans les régions de forte ambiance laitière.

7. Augmenter la taille des exploitations pour réaliser des économies d’échelle, en particulier grâce au salariat et aux compétences managériales des chefs d’entreprises agricoles, et jusqu’à l’émergence de grands troupeaux au système économique et environnemental rationalisé et optimisé.

 

8. Renforcer la connexion du prix du lait payé au producteur avec les tendances de marchés, sans lissage ni décalage dans le temps, comme dans les principaux pays producteurs et exportateurs européens.

9. Clarifier le rôle des Organisations de Producteurs de lait et opter pour les OP avec transfert de propriété pour mieux défendre les prix des producteurs, pendant les négociations avec les opérateurs de la transformation.

10. Raisonner les charges liées à l’alimentation en fonction des demandes de la transformation, qui pourraient faire l’objet de contrats spécifiques en fonction des produits finis : systèmes basés sur le pâturage et l’autonomie alimentaire si la saisonnalité de la production laitière n’est pas une contrainte (fabrication de produits stockables types poudres, beurres et fromages), ou peu ou pas de mise à l’herbe et importance des concentrés pour une production de qualité et de volumes plus réguliers (fabrication de produits laitiers frais).

11. Utiliser les outils technologiques disponibles pour améliorer la rentabilité économique des élevages en amont (génétique, robots de traite) et en aval (unités de biogaz pour une meilleure autonomie énergétique des exploitations), et mieux valoriser les produits laitiers issus de la transformation.