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Temps de lecture : 3 min

06/12/2023

Les Rencontres DURALIM

DURALIM (Agissons ensemble pour une alimentation durable des animaux d’élevage) a organisé ses Rencontres le 30 novembre 2023 sur le thème très actuel de « Souveraineté et solutions locales pour l’alimentation animale ». Il y a été posé une nouvelle fois la problématique complexe des protéines végétales en France, tant en termes de production, d’importation que d’utilisations.

Après l’ouverture des travaux par le Président de DURALIM, Jean-François ARNAULD, une table-ronde excellemment animée par Marie-Laure HUSTACHE a présenté un panorama de la situation et montré des pistes d’évolution.

Patricia LE CADRE (CEREOPA) a souligné la position a priori favorable de la France en matière de souveraineté pour nourrir son cheptel – couverture à 93 % -, la dépendance aux importations concernant son approvisionnement global n’est que de 7 %. Mais à l’échelle des Fabricants d’aliments, le ratio baisse à 73 %. Plus encore, les industriels importent 1 tonne sur 2 de leurs protéines. Pourtant, entre 2002 et 2017, la France a réduit de 36 % ses importations de tourteaux de soja, désormais inférieures à 3 millions de tonnes. Les tourteaux de colza et de tournesol, avec des graines très largement d’origine française, ont en partie pris le relais. Néanmoins, si les différents « Plans protéines » ont bien fonctionné pour les oléagineux, les protéagineux restent très en retrait. Pire, mis à part l’autoconsommation, les principales destinations des pois, féveroles…concernent plutôt l’exportation. Il y a un double problème de rentabilité pour les producteurs et de compétitivité pour les industriels de la nutrition animale.

Benjamin LAMMERT, Président de l’interprofession TERRES UNIVIA, a reconnu aisément les différences entre l’organisation des marchés des oléagineux et celle des protéagineux-légumineuses. La valorisation des graines oléagineuses tient largement aux débouchés de l’huile, alimentaire et biocarburant. La meilleure valorisation des protéagineux en alimentation animale se réalise grâce à des débouchés premium, sous signes de qualité, qui sont ceux qui souffrent le plus de l’inflation alimentaire actuellement.                                                                                                                                Pour l’avenir, afin de rendre ces productions plus attractives, il faut tout d’abord améliorer la génétique des protéagineux et du soja, insuffisante et souffrant du réchauffement climatique. Il a ainsi été annoncé un accord quinquennal entre 4 semenciers et l’interprofession afin de mettre en commun leurs travaux (génotypage), de 50 millions d’€, financés à parité par les pouvoirs Publics en complément des différents plans protéines déjà soutenus par la France et l’Europe. Ensuite, la contractualisation territoriale pourrait permettre de développer des outils compétitifs (25.000 tonnes) qui savent associer localement les filières végétales et animales, en rendant les services nécessaires aux différents acteurs.

Sur ce registre de la reconquête de la protéine locale, par l’innovation et par le développement territorial, Béatrice DUPONT (VALOREX) et Laurent STEFANINI (ALICOOP) ont présenté leurs avancées qui réduisent nos dépendances et en même temps participent à la décarbonation des filières.

Si, comme le montre DURALIM, souveraineté et solutions locales peuvent se conjuguer, ces dernières expriment bien la complexité d’une trajectoire associant compétitivité et durabilité.