Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

Articles

Temps de lecture : 2 min

29/06/2022

L’initiative FARM, au secours de la sécurité alimentaire

Lancée le 24 mars 2022 par Le Président de la République, Emmanuel Macron, l’initiative FARM (Food and Agriculture Resilience Mission), vise à répondre collectivement à la crise alimentaire mondiale engendrée par l’agression russe contre l’Ukraine.

Un document de réflexion rédigé par un groupe de travail académique (*) a été remis le 8 mai 2022, puis actualisé et publié le 21 juin 2022. Demandé par la Cellule Diplomatique de l’Elysée et la Task Force Interministérielle France, il a vocation à accompagner le développement de l’Initiative FARM et à guider l’action politique et diplomatique autour de trois mots clefs :

AIDER pour répondre aux urgences de toutes natures ;

REGULER pour réduire le niveau d’incertitudes sur les marchés ;

AUTONOMISER pour réorienter les trajectoires des systèmes agricoles et alimentaires et leur assurer une meilleure sécurisation et souveraineté.

Le groupe de travail s’est attelé à établir les conséquences géoéconomiques en matière agricole et alimentaire. Cinq grands axes ont été retenus dans ce document pour cristalliser les enjeux de prospective stratégique :

  • Le rôle de l’Europe et de la France : l’agriculture européenne doit conjuguer la question capacitaire avec le défi environnemental ;
  • L’aide humanitaire d’urgence : à destination de l’Ukraine pour lui permettre de limiter l’insécurité alimentaire, continuer à produire et exporter, ou envers d’autres pays, elle doit être renforcée et coordonnée ;
  • Les stocks agricoles et céréaliers : compte tenu de leur niveau très bas, à l’exception de la Chine, il faudrait plus de coordination entre les Etats pour éviter les restrictions à l’exportation, améliorer la déclaration des stocks publics et privés, les renforcer en période de prix bas ;
  • Le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire en Méditerranée et en Afrique : les politiques de développement endogènes doivent cibler la pauvreté rurale et urbaine, questionner les implications nutritionnelles et agricoles des programmes de subvention alimentaire et favoriser la transition agroécologique (programmes Protéines Végétales et Grande Muraille Verte);
  • L’articulation entre les usages alimentaires et l’énergie : il convient de réaffirmer la primauté de la vocation alimentaire et sa complémentarité avec la vocation énergétique.

 

Toutefois, comme l’indique le document, l’audience de l’Initiative FARM ne saurait répondre à ces enjeux fondamentaux pour la sécurité du monde que si l’UE affiche une réelle unité. « L’UE doit défendre à la fois ses valeurs et ses intérêts sur le dossier ukrainien ». Par ailleurs, l’initiative FARM doit éviter de dédoubler ou d’obérer le développement d’autres initiatives déjà lancées par le France autour des problématiques agricoles et alimentaires. Enfin, au-delà de la guerre en Ukraine, la France et l’Europe doivent positionner le développement agricole et la sécurité alimentaire durable en haut de leur agenda stratégique. Pour les membres du groupe de travail académique, l’agroécologie doit être défendue, tout en intégrant le retour du géopolitique car des menaces planent en termes de production agricole et d’accessibilité alimentaire dans le monde, comme en Europe.

 


*Coordonné par Sébastien Abis (Directeur du Club DEMETER et chercheur associé à l’IRIS), ce groupe académique est composé d’Elisabeth Claverie de Saint Martin (PDG du CIRAD), Philippe Mauguin (PDG de l’Inrae), Catherine Migault (DG de la Fondation pour l’agriculture et les ruralités dans le monde), Arnaud Petit (DG du CIC), Thierry Pouch (Economiste APCA), Arthur Portier (Agriculteur et consultant-analyste chez Agritel), Sarah Toumi (Directrice de programme chez Great Green Wall Accelerator) et Valérie Verdier (PDG de l’IRD). Ces personnes ont été mobilisées intuitu personae et le document n’engage pas leurs organismes d’appartenance).