Points de vue
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26/05/2025
Quelles nouvelles formes de solidarité en 2025 ?
La crise de la Covid-19 a cela de remarquable qu’elle a donné l’occasion à chaque être humain de choisir entre comportement positif et attitude indifférente. C’est dans ce contexte inédit et trouble que l’association “Les agriculteurs ont du cœur” est née, en orchestrant le lien entre agriculteurs, étudiants et familles en difficulté grâce aux Banques Alimentaires. Une occasion incroyable de faire comprendre aux citoyens-consommateurs l’importance des femmes et des hommes du secteur agricole ! Cinq ans après sa création, lors de son Assemblée Générale le 19 mai 2025, l’association a revisité l’impulsion qui l’avait initialement animée.
Alors qu’en 2025, 36% des étudiants sautent régulièrement un repas par manque d’argent traduisant une précarité alimentaire persistante, quelle solidarité avons-nous envie aujourd’hui d’incarner ?
D’abord, celle qui rime avec “chaîne de générosité pragmatique” ! Si chaque maillon compte, chaque difficulté rencontrée devient une opportunité de mutualisation. Dans une période complexe et anxiogène, remplie de peurs protéiformes, mais bien réelles, créer des synergies devient essentiel. La raréfaction des financements, qui guette toutes les associations, en souligne tout l’intérêt.
Ensuite, croiser les regards, les approches, pour éviter l’entre-soi nous semble indispensable : en témoigne le tonnage important de denrées alimentaires et de produits d’hygiène, lors des collectes menées par les étudiants des écoles de l’Esa, de Purpan et d’UniLaSalle dans le cadre de l’action “Les jeunes de l’agriculture ont du cœur“. Chacune, chacun a su mobiliser son envie, son temps, son intérêt peut-être aussi, pour aider d’autres étudiants dans le besoin.
Enfin, il nous appartient de changer les choses à tous petits pas ou avec de grandes enjambées : agriculteurs, en autorisant par exemple le glanage, en donnant des invendus ou en mettant à disposition une petite parcelle pour créer, au profit de familles qui en sont dépourvues, un jardin partagé ; citoyens, en donnant des denrées mais, peut-être plus encore, de son temps.
Pour reprendre le thème de la conférence d’Assemblée générale des Agriculteurs ont du Cœur, “quelles solidarités dans ce monde de brutes”, les acteurs du monde humanitaire et agricole ont fait la démonstration que les nouvelles solidarités vont prendre une tournure plus agile, plus collaborative aussi. On ne peut que s’en réjouir !
Et si questionner son engagement, ce n’était pas tout simplement se pencher sur son rapport au vivant ? Une relation que les actrices et les acteurs de l’agriculture connaissent bien et qui semble rejoindre la quête de sens, évoquée par nombre de personnes depuis cette crise sanitaire.
Bertrand de Gardelle et Anne Dumonnet-Leca, co-présidents de l’association “Les Agriculteurs ont du Coeur“