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3 questions à

Temps de lecture : 3 min

03/11/2025

Guillaume Chartier, président de la Fondation Avril

Dix ans après sa création, la Fondation Avril est un acteur reconnu du développement rural en France et à l’international. Son président, Guillaume Chartier, revient sur le chemin parcouru, présente des projets emblématiques et la manière dont la Fondation célèbre cet anniversaire.

1/ La Fondation Avril fête ses 10 ans. Quel regard portez-vous sur son évolution ?

Créée en 2014 par des femmes et des hommes issus du monde agricole, la Fondation Avril est l’héritière d’une histoire collective et d’un modèle unique : celui d’une fondation reconnue d’utilité publique, actionnaire d’Avril. La Fondation Avril trace un chemin jalonné d’actions concrètes et d’engagements forts. Elle agit de manière désintéressée au service de l’intérêt général, en relevant des défis économiques, sociaux et environnementaux au service des territoires ruraux et d’une alimentation saine et durable pour tous. Ce modèle d’actionnariat philanthropique, voulu par les agriculteurs fondateurs, garantit la pérennité des valeurs agricoles tout en assurant une indépendance d’action. Grâce à ce positionnement, la Fondation Avril déploie des programmes innovants, qu’elle adapte et duplique dans différents territoires selon les besoins locaux.

En dix ans, la Fondation n’a cessé d’évoluer, passant d’un acteur émergent à une structure pleinement reconnue dans le paysage du développement rural. La Fondation ne se contente pas d’observer, elle agit concrètement aux côtés des porteurs de projets : agriculteurs, associations, collectivités, élus ou encore services de l’État. Ensemble, nous créons des initiatives à fort impact.

Chaque projet est coconstruit pour répondre à des enjeux concrets et produire un impact réel. Sa méthode repose sur une approche pragmatique, fondée sur l’écoute. Cette proximité garantit la cohérence entre ses actions, ses valeurs et les résultats observés. Elle a su adapter ses programmes tant en France qu’à l’international, notamment en Afrique, démontrant sa capacité à innover.

Aujourd’hui, forte de son expérience, de ses partenariats, la Fondation Avril est un acteur à part entière du développement rural, qui agit pour une agriculture durable et des territoires vivants. Ce bilan des 10 premières années est aussi une base solide pour penser l’avenir et relever les nouveaux défis à venir.

 

2/ Parmi les projets soutenus, lesquels illustrent le mieux cette alliance entre innovation agricole, inclusion sociale et transition écologique ?

En 2025, la Fondation Avril a lancé la troisième édition de son appel à projetsTerritoires à Agricultures Positives avec la Région Grand Est. Cette initiative vise à encourager des coopérations innovantes entre agriculteurs, collectivités territoriales et citoyens, au service d’une agriculture durable et de territoires dynamiques. Cet appel à projets entend répondre aux enjeux spécifiques du territoire en soutenant des démarches agricoles novatrices. Une dizaine de projets sera sélectionnée autour des thématiques suivantes : développement de filières autour des protéines végétales et de nouvelles ressources agricoles ; transition écologique et multi-performante des exploitations d’élevage et de polyculture-élevage. Les porteurs de projets retenus bénéficieront d’un accompagnement complet sur deux ans : appui financier dédié à l’ingénierie et à l’animation, soutien à la montée en compétences, mise en réseau, communication et valorisation des bonnes pratiques. Un budget global de 700 000 euros est consacré à cette édition.

La chaire partenariale « Légumineuses : la formation en partage Afrique-France » (LEAP), a été lancée avec la Fondation de l’Institut Agro dédiée au développement d’une offre de formation autour des légumineuses. Cultures clés pour la transition agroécologique, les légumineuses sont reconnues pour leurs atouts agronomiques, nutritionnels et leur capacité d’adaptation. Pourtant, en Afrique comme en France, leur production reste limitée et les filières peinent à se structurer. La chaire LEAP vise à répondre à ces enjeux communs en favorisant le partage de connaissances et de compétences entre les deux territoires. Ce programme a pour ambition de former une nouvelle génération d’acteurs capables de porter des solutions innovantes pour le développement de ces filières. Il proposera des formations variées, coconstruites avec les acteurs académiques et professionnels, en France et en Afrique. Le projet se déroulera en deux phases : une première, de deux ans, consacrée à la cartographie des besoins et à la conception de l’offre ; puis une phase de déploiement de trois ans, incluant des modules de formation, des projets étudiants, des stages, des recherches, et un programme de bourses favorisant la mobilité académique.

 

3/ Célébrer ses dix ans, c’est un moment de reconnaissance et de projection. Comment la Fondation Avril marque-t-elle cet anniversaire ?

Pour ses 10 ans, la Fondation Avril a noué un partenariat avec Nicolas Henry autour de la Biennale Photo Climat. Cet événement vise à mettre en lumière des projets engagés pour le climat à travers une exposition photographique qui s’est tenue en septembre/octobre à Paris (sur des lieux emblématiques tels que La Concorde, les quais de Seine…). Les photos partiront pour une exposition itinérante dès 2026 à travers les territoires Français. Pour sublimer ces parcours, nous avons été accompagnés par Juliette-Andréa Elie, artiste photographe-plasticienne. Juliette mis son talent au service de la Fondation, combinant photographie et matières, entre broderie et jeux de superpositions, pour insuffler une nouvelle dimension à chaque image.

La Biennale Photo Climat est un rendez-vous artistique et engagé qui vise à sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux par le prisme de la photographie. Les clichés illustrent les initiatives soutenues par la Fondation Avril, portées par des ONG que nous sommes fiers d’accompagner et qui incarnent notre signature : « Avec les ruralités, cultivons demain ». La Biennale Photoclimat, en réunissant artistes et ONG, nous rappelle que l’art et la culture sont des médiateurs essentiels pour rendre visibles ces engagements, pour éveiller les consciences et inspirer l’action.

Ces projets sont différents par leurs formes et leurs territoires, mais ils traduisent une même ambition : relier le monde agricole, la société civile et les citoyens autour de solutions concrètes et durables.