Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

Articles

Temps de lecture : 3 min

06/04/2023

Pâques et les mystères de la fraise

Pâques s’approche et malheur au menteur qui prétend ne pas penser au chocolat. Une façon nutritionnelle de s’alléger la conscience serait de se divertir en se concentrant sur un fruit qui non seulement n’est pas défendu mais même recommandé dès cette époque de l’année : la fraise. Bien entendu il est possible d’associer les plaisirs.

Que sait-on sur les fraises ? Trop peu de choses en réalité, c’est sans doute la raison pour laquelle on y va assez souvent.

La fraise est un fruit ? Certes, dans un sens visuel avec un joli rouge pour se faire remarquer, mais en réalité les fruits des fraisiers sont les petits grains jaunes – les akènes – qui se trouvent sur le support rouge : dès lors ce sont des fruits qui ne peuvent se manger qu’à profusion.

D’où viennent les fraises ? On les connaît européennes, les fameuses fraises des bois dont les Romains raffolaient déjà. On les adopte aussi d’Amérique, avec une mention spéciale pour la contribution de Amédée-François…Frézier, qui ramena du Chili en France au début du 18e siècle des plants de « Blanche du Chili », soit des fraisiers à gros fruits qui eurent ensuite une belle postérité, colorée.

 

Sur le plan statistique il n’est pas si aisé de ramener… son savoir. La diversité des modes de production, des circuits de commercialisation et la variabilité des débouchés selon les aléas du marché de la fraise, rendent les chiffres fluctuants. Disons que les ménages français en consomment environ 120.000 tonnes par an, pour une production nationale d’environ 60.000 tonnes. Il faut noter que ce taux de 50% que l’on retrouve malheureusement de plus en plus pour divers produits agricoles français, est ici en voie d’amélioration grâce aux investissements matériels et marketings des acteurs économiques.

 

L’essentiel des importations provient d’Espagne, sans doute en relation avec le climat et des programmations de production mais surtout du fait du choix de variétés très productives en volume et d’un coût de main d’œuvre inférieur à la France. Dans ce secteur, le principal poste de charge reste la main-d’œuvre pour un ramassage d’un fruit fragile qui se déroule toujours à la main. Dès lors, par exemple à la veille de Pâques de cette année 2023, le différentiel de prix entre origine Espagne et origine France peut atteindre en GMS un multiple 2 voire tutoyer 3, soit à partir de 3 à 3,5 €/Kg (E) contre 8 à 9 €/kg (F). Les Distributeurs font leurs choix dans un marché qui évolue quotidiennement (cf. les pics de variabilité des prix de la Gariguette en 2022 – FranceAgriMer), y compris en utilisant la fraise importée comme produit de promotion au sein de leurs rayons de fruits et en réduisant leurs marges, mais ils mettent aussi en valeur l’origine France et ses qualités gustatives. L’offre française n’est pas sans réponse au long de la saison.

 

La majeure partie de la production nationale s’établit dans le Grand Sud/Ouest-Centre Ouest (70%), puis viennent des régions connues telles la Bretagne (10 %), le Sud/Est, …jusqu’au Nord où on ne plante pas que des vignes (Source AOPN Fraises de France). Une des grandes forces de la filière française est d’avoir su collectivement investir dans la recherche variétale et de pouvoir proposer aujourd’hui un large plateau, tant de variétés précoces telle la Gariguette, que de plus tardives et « remontantes » telle la Charlotte, toujours en primant les qualités gustatives et aromatiques. Par ailleurs les systèmes différenciants de qualité se développent, telle la HVE.

Grace à sa diversité de gamme et de climats de production, la France peut ainsi proposer aux consommateurs des fraises au long d’un calendrier allant de mars à novembre, avec des variétés affichant une renaissance du goût et des saveurs.

 

La fraise est un fruit de Pâques, ce n’est pas un mystère de pouvoir s’en délecter dès le retour des beaux jours.