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Points de vue

Temps de lecture : 3 min

16/04/2021

Gel des cultures : se relever et avancer ensemble

Après une semaine de chaleur inhabituelle qui a accéléré les cycles végétatifs, un épisode de gel d’une intensité rare s’est abattu sur la France à partir du 5 avril dernier. Il a particulièrement touché les vignes et les vergers sur la quasi-totalité des régions françaises.

 

Même en grande culture, principalement dans les régions Centre, Ile de France et Grand-Est, des levées récentes de betteraves et de pois, ou des colzas en début de floraison, le gel laisse des traces, imposant parfois des nouveaux semis et, dans certains cas, sur des cultures qui avaient déjà été impactées l’an dernier.

Une mobilisation générale des acteurs pour faire face à ces aléas n’aura pas permis de protéger les plantes en totalité, après avoir utilisé des moyens de lutte exceptionnels et à des fréquences répétées. Ces moyens mis en place et l’énergie déployée par les producteurs ont nécessité investissements et courage. Les résultats de ces efforts sont finalement très décourageants à quelques exceptions près, des entreprises ayant pu sauver une partie du potentiel de récolte.

Il y a quelques semaines, en leur demandant s’ils avaient encore du cœur[1], je m’étais permis d’interpeller les acteurs agricoles pour les inciter à participer à une grande campagne de dons de produits agricoles pour les plus nécessiteux de nos concitoyens. Imaginant aujourd’hui les conséquences dramatiques que cette situation météorologique aura sur nos entreprises concernées, je me tourne vers les citoyens consommateurs de ce potentiel de produits perdu en quelques matinées, ainsi que vers les distributeurs et les transformateurs pour qu’ils apportent à leur tour toute l’aide et les moyens adaptés pour en minimiser les effets. Les comportements à venir seront déterminants et révélateurs de la solidarité attendue. Comment pourra-t-on supporter cette absence des linéaires et le retour de ces produits les années suivantes sans mettre à mal nos producteurs nationaux ?

Ces difficultés, liées à un phénomène météorologique non maîtrisable, arrivent précisément au moment où se tient le débat national sur la nouvelle répartition des aides avec une base de verdissement encore plus prononcée et, surtout, une régionalisation plus marquée. Cela impactera les différents acteurs composant la mosaïque de nos entreprises agricoles, que l’on cherche à défendre. Le volet sur la gestion des risques est désormais un sujet structurel de premier ordre et demande du courage politique.

Une stratégie nationale est en train de se mettre en place, stratégie tant attendue sur la base de nouveaux objectifs à atteindre pour faire gagner la « Ferme France » dans sa globalité. Même si la prise en compte des calamités agricoles paraît une évidence, il semble toutefois important de réfléchir sur des solutions de long terme. La pérennité de nos agricultures passe par des actions concrètes, comme, par exemple, rendre plus attractif les outils de gestion des risques et, notamment, l’assurance multirisque climatique, que sa souscription soit obligatoire ou pas.

 

 

[1] https://www.agridees.com/publication/paysan-aurais-tu-encore-du-coeuret-des-idees/