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3 questions à

Temps de lecture : 2 min

31/08/2022

Pierre Girard

Pierre Girard, journaliste de terrain sur les sujets de sciences, d’environnement et d’agriculture, présente ‘Roots’ la nouvelle série documentaire d’Arte.

1/ Vous avez lancé Roots, une nouvelle série documentaire sur l’agriculture sur Arte, pouvez-vous nous en parler ?

L’idée est née de l’envie commune, avec ARTE et Sarre Radio-télévision (SR), de rompre avec les clichés sur l’agriculture. Nous avons réalisé que si l’agriculture avait un impact si important sur l’environnement et le climat, elle était non seulement une partie du problème, mais aussi et surtout de la solution. Nous voulions donc changer de perspective. De la même manière que l’agriculture est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, elle peut aussi stocker du carbone, préserver la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes, conserver les sols fertiles ou encore freiner la désertification.

On l’oublie trop souvent : les agricultrices et les agriculteurs sont les premiers à constater et à subir les conséquences du changement climatique, au quotidien. Et ils sont nombreux à se battre pour continuer à produire notre nourriture, tout en prenant soin de la planète.

Dans chaque épisode de ROOTS, je vais à la rencontre de deux d’entre eux : ils vivent et travaillent dans deux terroirs différents d’Europe, mais veulent relever le même défi. Par exemple : favoriser la biodiversité sur une ferme en polyculture-élevage dans le Sud de l’Italie ou sur un vignoble d’Alsace. Ou redonner vie à un sol pauvre, chez Sarah Singla en agriculture de conservation des sols en Aveyron, et chez Benoît Le Baube en maraîchage sur sol vivant au Périgord.

Ces deux exemples font prendre conscience au public de la grande diversité de systèmes agricoles et lui donnent des clés pour faire des choix éclairés de consommateur et de citoyen. Et d’un point de vue esthétique, ROOTS célèbre la beauté du travail agricole et plonge avec des caméras innovantes à l’intérieur des sols.

 

2/ Justement, pourquoi focalisez-vous votre attention sur les sols agricoles ?

Le sol, c’est le point commun entre tous les modèles d’agroécologie. Qu’il s’agisse de maraîchage sur sol vivant, d’agriculture de conservation des sols, d’agroforesterie, de pâturage tournant dynamique, de permaculture ou de complantation, par exemple, l’attention portée par l’agriculteur ou l’agricultrice à ses sols est centrale. Normal : c’est son principal outil de travail et en même temps le garant de la fertilité et de la résilience, notamment face aux épisodes météorologiques extrêmes. Les scientifiques s’y accordent : le sol doit vivre. Et pourtant, le sol est une planète encore largement inconnue. Alors il est urgent de le montrer et de l’expliquer.

 

3/ Quelle suite pour vos projets sur l’agriculture ?

Personnellement, je suis engagé pour un journalisme constructif sur l’agriculture, l’environnement et le climat. Avec la série ROOTS, je tiens aussi à prouver que l’agriculture est un sujet qui nous concerne largement et qui mérite un programme dédié à la télévision et sur les plateformes. L’accueil enthousiaste au moment du lancement me conforte dans cette conviction.

Je l’avais déjà constaté avec ma série « Tous Terriens » que je poursuis sur YouTube. Et ça m’a aussi encouragé à me lancer dans une nouvelle série avec INRAE (« Field Trip » aussi diffusée sur ma chaîne YouTube) dans laquelle je rends visite aux scientifiques sur leurs terrains d’expérimentations agronomiques dans toute l’Europe. L’agriculture est à l’intersection de tous les sujets qui nous occupent et nous préoccupent. On n’est pas près d’arrêter d’en parler. Alors autant en parler en respectant la réalité du terrain.