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3 questions à

Temps de lecture : 4 min

20/05/2021

Gérard POYER

A l’occasion de la présentation du Livre Blanc de la Fédération du Commerce Agricole et Agroalimentaire (FC2A) à la presse, le Président Gérard Poyer revient sur les principaux objectifs du Commerce agricole et agroalimentaire.

1/ Pourquoi lancer un « Livre blanc » du commerce agricole et agro-alimentaire ?

C’est le fruit d’une décision collective de mieux mettre en lumière l’importance de nos activités, et nous avons considéré qu’il était temps d’accélérer. Nous constatons, dans la société en général mais aussi dans l’écosystème agricole et alimentaire, un déficit singulier de notoriété à notre égard. Essentiellement relatif à la connaissance de nos entreprises, de nos métiers avec leurs apports économiques et sociétaux, et dans la foulée concernant notre jeune Fédération, la FC2A, qui nous rassemble et porte notre voix.

Pourtant le commerce dans l’économie agricole joue un rôle clé.

A minima c’est celui du passage du produit brut, sortant de l’exploitation agricole, à un produit conforme aux standards commerciaux requis par les circuits de distribution, qu’ils soient longs ou courts. Le commerce, que l’on peut très bien appeler aussi négoce ou mise en marché, constitue l’amont incontournable de la chaîne alimentaire. Les consommateurs  savent-ils qu’une bonne partie des aliments qu’ils retrouvent dans leur assiette a bénéficié de nos services? Cela va des informations et de l’offre aux producteurs des meilleurs intrants, semences et plants, outils techniques à, par la suite, le stockage allottement, nettoyage, conditionnement, marquage, segmentation, traçabilité, garanties de sécurité alimentaire, transports…Tous ces métiers apportent de la valeur.  Et cela crée, souvent sur des bases de contractualisation, un socle de confiance durable avec les producteurs.

En réalité notre rôle est plus large, nous regroupons l’offre, faisons le lien entre des intérêts divergents, assurons la continuité et la fluidité des marchés. Nous participons ainsi à l’organisation des filières. Et nous avons la capacité d’impulser dans un esprit filière les évolutions sociétales, environnementales ou relatives aux tendances de consommation.

Nous sommes là bien loin du simple acte d’achat/vente! Alors il faut le faire savoir, d’où le Livre blanc qui proclame notre fierté d’entrepreneur.

2/ Quel est le poids du commerce agricole en France ?

Nous pouvons déjà l’évaluer au travers de notre Fédération, la Fédération du Commerce Agricole et agro-Alimentaire -FC2A.

Elle regroupe par la FNA les entreprises de négoce en grains et de distribution des intrants, soit 30% de la collecte nationale qui est un des grands atouts agricoles français, par la FFCB la collecte majoritaire et la commercialisation de 60% du bétail tout en étant leader à l’exportation, n’en déplaise à Monsieur Papin, par FEDEPOM les entreprises qui représentent 75% du commerce des pommes de terre en frais, et des plants, nous sommes leaders mondiaux, par le SNIPO les entreprises qui pèsent 90% de l’emballage-commercialisation des œufs ainsi que des fabrications d’ovoproduits et enfin par l’ANEEFEL des entreprises qui, par la mise en marché ou l’expédition de fruits et légumes, génèrent un chiffre d’affaires de 2 milliards d’€. Ajoutons que le Synacomex et le Syndicat des pailles et fourrages sont également membres de la FC2A, et que d’autres Fédérations réfléchissent à nous rejoindre.

Pour en finir avec les chiffres, mais ils ont leur importance démonstrative, les 5 Fédérations citées en premier ci-dessus représentent 1 000 entreprises, pour 15 milliards d’€ de chiffre d’affaires, 25 000 emplois directs et travaillant avec 1 agriculteur sur 2.

Mais il y a le poids et l’esprit. Ce qui nous distingue, c’est l’état d’esprit entrepreneurial. Quel que soit le statut juridique des   entreprises adhérentes, et nous sommes majoritairement des entreprises patrimoniales, souvent familiales depuis plusieurs  générations, prenant les risques avec nos capitaux, ce qui nous intéresse c’est la création de valeurs, économique certes mais aussi territoriale, sociale, sociétale. On pourrait résumer cela dans l’ancrage et la durabilité territoriales.

3/ Le commerce agricole a un souhait de reconnaissance, mais quelle ambition ?

Tout est lié, cette reconnaissance participera à la réalisation de nos ambitions, qui sont insérées dans la réussite collective.

Nous vivons une période intense de transition agricole et alimentaire, d’évolution des modes de production, de mutation de la chaîne alimentaire. Nous y prenons notre part en diffusant des outils modernes d’aide à la décision pour la production, en  créant de nouvelles segmentations qualitatives de l’offre selon les nouvelles tendances alimentaires, en investissant dans de nouveaux matériels et dans le digital, en avançant nécessairement sur des questions sociétales telle le bien-être animal, en pariant sur la sobriété des usages, en promouvant l’attractivité des métiers…

Notre volonté est de contribuer à répondre aux grands enjeux actuels, alimentaires, énergétiques, environnementaux.

Cela peut notamment se faire en faisant confiance à l’innovation et aux progrès scientifiques, par exemple la génétique, en reconnaissant la pluralité des agricultures et de leurs débouchés, et en intégrant une vision internationale dans la souveraineté alimentaire. Pour nous le mot croissance, dans toutes ses acceptions y compris la sobriété, n’est pas un mot tabou.

Pour cela, il faudrait résister à la simplification des raisonnements actuels. On se focalise d’un côté sur la problématique de la production agricole et de l’autre sur les tendances de consommation. Sans raisonner la globalité de la chaîne. Les effets des décisions prises d’un côté ou de l’autre vont alors se matérialiser partiellement, en attente d’un ressort collectif.

Or, au centre des filières, il y a des entreprises dont l’engagement est essentiel, leur contribution pratique s’avérant  nécessaire et leur capacité de lien demeurant indispensable.

Nous revendiquons de représenter la modernité de l’économie du quotidien, des filières, et souhaitons être mieux entendus comme organisation représentative dans les débats publics et professionnels.