Site non disponible sur ce navigateur

Afin de bénéficier d'une expérience optimale nous vous invitons à consulter le site sur Chrome, Edge, Safari ou Mozilla Firefox.

Retour à la liste des contenus

3 questions à

Temps de lecture : 3 min

29/06/2021

Marc BONNET

Directeur Général
GIE CRC                                                                                                               

1/ Plus de 20 ans après sa naissance, la Filière CRC® poursuit sa progression, le sait-on assez ?

La démarche a été initiée il y a plus longtemps encore, en 1989, par des agriculteurs de Bourgogne qui souhaitaient valoriser leurs blés avec l’objectif de rencontrer les souhaits des consommateurs. Ils produisaient déjà des blés à destination de l’alimentation infantile, avec des normes élevées à respecter. D’une certaine façon tout était dit : l’engagement des agriculteurs s’est pensé sur un temps long, dans une construction de progrès en filière, avec le souci de l’environnement et de l’écoute des clients.

Ces éléments qui font effectivement de la Filière CRC®-Culture raisonnée Contrôlée- une filière précurseur se sont mis en place progressivement. On peut citer en principales étapes la reconnaissance officielle du cahier des charges par les Pouvoirs Publics sous forme d’un signe de qualité, la Certification de Conformité Produit (CCP), en 1999, la création du GIE CRC en 2000, la certification des bonnes pratiques agricoles favorables à la biodiversité en 2012, ou l’équivalence HVE2 en 2017…

Aujourd’hui les promesses de la filière portent sur la durabilité, la traçabilité, la biodiversité, la santé. Et il y a 189 points de contrôle sur le cahier des charges. Cette exigence collective « emmène » 3200 producteurs, 34 coopératives ou négoces, 55 meuniers, 4200 artisans boulangers ainsi que des distributeurs, des groupes de restauration hors domicile et d’autres industriels spécialisés. Au total nous représentons environ 100.000 hectares et 600.000 tonnes de céréales, sans doute devons-nous davantage le faire savoir. C’est une fierté collective.

2/  Sans vouloir les divulguer à tous, y-a-t-il des clés de succès ?

Dans le domaine agricole et de la chaîne alimentaire, finalement, la recette est connue. Les deux ingrédients principaux sont l’organisation et l’exigence de qualité.

-L’organisation, car si notre cahier des charges est la propriété des producteurs, tout est débattu en filière. Notre démarche est privée, mais pas individuelle. Nous constituons une forme d’ « interprofession » au sens fonctionnel.  Chaque nouvelle demande  d’évolution d’un adhérent, quelle que soit sa place dans la chaîne, est analysée sous l’angle technique et selon sa liaison au marché. Notre système se veut collaboratif. De même, quand un postulant frappe à notre porte au titre d’un collège il est en réalité coopté. Via l’organisation, notre objectif est celui de la création de valeur, pas de la croissance de volumes à tout prix.

-Les objectifs et les procédures de qualité sont au cœur de notre dispositif. Avec  un choix des parcelles, une grande sobriété en matière d’intrants, le terme de culture raisonnée est clair! Par exemple avec une forte limitation des pesticides mais aussi une sélection des variétés utilisées, la traçabilité mise en place, des programmes de protection de la biodiversité, ou zéro utilisation d’insecticide en stockage. Il faut savoir que 10% des agriculteurs sont contrôlés par un organisme tiers tous les ans. Et cela vaut pour la suite de la chaîne, il y a aussi un cahier des charges pour les farines.  Nous apportons en conséquence sur nos produits une garantie sanitaire supérieure, dans une démarche qui est aussi transversale et voulant répondre aux grands enjeux agricoles et alimentaires.

Bien entendu tous ces efforts construisent une valorisation et justifient des rémunérations adaptées. Pour le blé la prime peut atteindre plus de 21€ la tonne, à répartir entre les producteurs et leur organisme stockeur.

3/ Si l’avenir se construit aujourd’hui, quelles sont les principales perspectives ?

D’abord, il nous faut répondre à la demande en élargissant notre palette. Outre le blé tendre, le blé dur, le seigle, l’épeautre et le sarrasin nous travaillons à proposer à l’avenir du maïs, du colza, de l’orge. Nous sommes aussi sollicités en pois chiches, lentilles…

Nous travaillons également à la réponse aux grands enjeux actuels. Après la biodiversité, le climat. Un blé décarboné se profile, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ces travaux se réfléchissent en parallèle de l’évolution de la PAC, avec en vue l’accès aux soutiens y compris sous forme de PSE. Le revenu des producteurs constitue toujours un objectif majeur, d’ailleurs, sans qu’on  le revendique, plus de 20% de nos contrats respectent les critères du commerce équitable.

Enfin nous étudions les opportunités offertes par la blockchain pour développer l’écosystème  des opérateurs. Notre futur est fait d’opportunités.

Le GIE CRC poursuit l’ambition humble mais déterminée des fondateurs, une agriculture connectée aux consommateurs se construit un bel avenir.

Pour en savoir plus : Filiere_CRC_Infographie_Juin2021